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Le foufouniou vous parle

  • la Moustache
  • 27 nov. 2016
  • 4 min de lecture

Je n’sais pas trop comment c’est arrivé mais, ce matin, je me suis réveillée avec le clip « Hein » de Little Dany. Autant vous dire que ça n’a pas aidé à améliorer mon exécrabilité naturelle (cela dit, il faudrait se demander si se réveiller avec du raggamuffin de 2011 est déjà une bonne idée en soi).


Alors, non. Je n’écrirai pas un article sur le flow trop stylé du chanteur, ni sur la poésie toute rurale du clip – bien qu’il faudrait relever les figures de style sacrément bien trouvées, du genre quand Little Dany plonge les mains dans le moteur de sa voiture au moment où il parle de mettre le doigt sur le foufouniou. Je ne m’attarderai pas non plus à analyser le style – comme l’intertextualité brillante de Little Dany quand il répète « trop d’blabla » : RIP Princess Erika ! Et je ne vous entraînerai surtout pas dans une analyse de texte, même s’il recèle de pépites incomparables – un seul exemple, quand notre gentleman répond à une demande de cunnilingus de sa copine : « ce que tu me demandes là, c’est vraiment dégoutant ! non pas à cause de l’odeur que tu dégages en mouillant, mais à cause des poils qui restent coincés entre mes dents ».

Et non. Je ne vais pas vous raconter tout le dégoût qu’a pu m’inspirer ce morceau de la chanson français – un dégoût non pas en tant que moustachue, mais simplement en tant qu’être humain (car, si je peux ajouter une parenthèse à ma parenthèse, j’aimerais ici vous citer Little Dany qui, quand la femme qu’il convoite lui dit « non, mon ami, ne fais pas ça, non mon ami, je ne suis pas celle que tu crois », répond : « bouchant mes oreilles, tout excité, je ne l’écoutais pas »).


Derrière tous ces sentiments qui se bousculaient dans ma tête ce matin, ma formation littéraire m’a rattrapée et m’a fait dire : « le "foufouniou", tiens donc ?! ». J’avoue que ce terme manquait encore à mon vocabulaire. Curieuse de nature, j’ai fait une rapide recherche pour confirmer que le foufouniou est un dérivé de foufoune. Ainsi donc, le foufouniou est à la foufoune ce que le bolinet est au bol. Le lecteur qui me connait sait que je n’ai pu m’arrêter là dans cette passionnante recherche, qui m’a donné envie de partager un peu du lyrisme de la langue française.

Sachez qu’à « foufouniou », on ne trouve pas grand chose. Il faut donc élargir à « foufoune ». En premier lieu, je suis tombée sur une explication formidable qui nous rappelle que « la foufoune est un corps mou, élastique, mais qui ne peut recevoir des hôtes que lorsqu’elle se trouve dans les conditions idéales ». Je vous vois venir, chers lecteurs, et acquiescer : « ouais, ouais, c’est clair que la nana doit être un peu bourrée mais pas trop… ». Que nenni ! Il est ici question de lubrification, tout simplement (même si, je l’accorde, un peu d’alcool peut grandement participer à la lubrification). Pour l’anecdote, cette explication provient d’un livre formidable qui regorge (oui) d’informations utiles sur le hoo-ha ; livre que j’ai offert à Von Strauss récemment (sa copine m’ayant confié, lors de la dernière soirée du SSB que, bon… c’est pas ça quoi) : La foufoune : manuel d’utilisation, par les Pipelettes Joyeuses.

Revenons-en à la sémantique. Les définitions possibles du foufouniou vont de la plus classique : « ensemble des organes génitaux externes de la femme et de la femelle des mammifères » ; à la plus radicale : « ensemble de poils » (ça se discute, celle-là n’est pas universelle, quand bien même Little Dany serait d’accord avec). Plus intéressante est la liste de synonymes qu’on trouve pour le foufouniou. Ainsi, et de manière non exhaustive, nous avons : la demi-lune ; la doudoune ; la meule ; la mouille ; la noix ; la chatte ; la foune ; le berlingot ; la chagatte ; le con ; le divertissoire ; l’écu ; le frifri (et c’est là que je constate que j’étais mal barrée dès le plus jeune âge car c’est le surnom que mes parents m’ont donné à mes 18 mois…) ; le losange ; le trou ; la minette et sa version masculine, le minou ; le mimi ; la moule (la forme et l’odeur, sans doute) ; la salle des fêtes (on rentre dans l’inventif ; dans le même genre, j’avais une connaissance du lycée qui était surnommée garage à bites) ; la zézette (quand t’as 5 ans) ; le zigouigoui (quand tu t’appelles Pierre Perret ou Carlos), etc. Je pourrais aussi vous parler de traduction du foufouniou dans les différentes langues du monde, mais ça serait trop long. Retenez tout de même qu’en néerlandais, l’une des traductions possibles est « vrouwelijk geslachtsorgaan ». Oui, cher lecteur, tu y réfléchiras désormais à deux fois avant d’aller te bourrer la gueule à Rotterdam. Mais si tu arrives à prononcer cette phrase, sans l’écorcher (le mot, pas la nana) et après 2 litres de bière : « montre-moi ton vrouwelijk geslachtsorgaan », je te vouerai une éternelle admiration !


Il y aurait tellement à dire sur le clip, la chanson, le chanteur... (Par exemple, sa biographie nous apprend que Little Dany est un des pionniers du ragga en France. Oui, oui ! C’est le genre d’informations qui fait presque aussi peur que François Fillon gagnant les primaires de droite...) Mais ne nous attardons pas. Garde simplement en tête, cher lecteur, que s’il te prend l’envie de lever la main en entendant cette chanson, la Moustache se fera un plaisir de venir t’émasculer.


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