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Vermot – Le 10 décembre 2017

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Hier soir nous avons fêté l’événement. Et comme chaque fois que nous avons un truc à fêter, nous sommes rendus au Barcarolle, chez Momo. L'alcool y coule en cascade joyeuse et on adore se rouler dans sa piscine à chips.

Hier soir nous avons fêté un événement de ouf : pour la première fois dans l'histoire de l'Humanité un membre du SlipSaleBlog réussissait ses études. Et là je te parle pas d'un bac ridicule, d'une licence à la con ou d'un master tout pourri, je te parle d'un putain de doctorat ! Docteur La Moustache qu'on va devoir l'appeler maintenant.

Big Turd qui ne manque jamais une occasion de se faire trifouiller l'anus a exiger sur le champ (c'est à dire sur le comptoir de Momo) une consultation parce que ça le démangeait un peu et que ça ne devait pas être normal. Hank lui a répondu sur le ton professoral qui le caractérise (alors que pour lui niveau étude c'est plutôt raté) que La Moustache n'était pas médecin mais Docteur en Histoire de l'Art. Big Turd déçu lui a répondu que peut-être d'accord elle était Docteur en Histoire de l'Art mais que son cul le démangeait toujours et que ça ne devait pas être normal. Là Spitzgartner lui à dit de fermer sa gueule.

Inutile de vous raconter en détail cette soirée mémorable, vous devez en avoir assez de toujours lire les mêmes histoires : Hank qui claque toute sa paye en Jet 27, Von Strauss et Big Turd qui disparaissent un moment pour …, Spitzgartner qui cause avec le pilier de comptoir du coin pour le convaincre des bienfaits du troisième Reich, La Moustache qui nous a refait la totalité des 4 heures de sa soutenance de thèse, Le Mec de l'Underground encore absent car trop occupé à siroter son verre de Pouilly au café de Flore depuis son prix de littérature.

Bref, une belle brochette d'enfoiré en train de se démonter la gueule et de faire la fête alors que le pays est en deuil. La France a perdu un de ses plus grands enfants, le plus talentueux des ses exilés fiscaux et moi Vermot, votre serviteur de l'éditocrade de la semaine, j'ai passé la soirée à pleurer.

Hank le 20/03/2017

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Après avoir brillamment traité la pédophilie, je ne pouvais m’empêcher de regarder du côté des autres déviances sexuelles. Sans surprise, après d’âpre recherche dans les archives mondiales, j’ai découvert que la perversion humaine n’avait pas de limite.

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Par exemple, je te cite l’objectùm-Sexualité (ou objectophilie): ça consiste à avoir cette faculté incroyable de pouvoir tomber amoureux d'un objet. Tu me diras que dans le système capitaliste, t’es obligé d’aimer un tant soit peu tous ces machins en plastique flashy parce que la consommation est censée te rendre plus heureux. En plus, la publicité arrête pas de sexualiser tous ces bibelots alors, forcément, certains ont commencé à avoir des sentiments amoureux pour eux.

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Parait que ça touche plus les femmes cette orientation sexuelle atypique : je ne te parle pas de celle qui kiffe les barrières rouges ou d'une américaine qui vit une histoire d’amour avec la Tour Eiffel depuis 2007, tu ne me croirais pas. Je saisi mieux, maintenant, pourquoi mon ex s’enfonçait le pommeau douche jusqu’à l’utérus dès que je n’étais pas là. Je l’avais surpris, un soir, en rentrant plus tôt qu’à l’accoutumé. Elle s’est barrée peu de temps après, avec son amoureux.

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Les hommes, aussi, commencent à être touchés par ce phénomène : entre un coréen qui se marie avec son coussin et un vieil américain qui se vante d’avoir joui sur plus de mille bagnoles, on est pas gâté.

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T’as un génie qui a étudié la question et après des heures de brainstorming, il s’est dit mais-oui-mais-c’est-bien-sûr : « «Lorsque les gens sont privés de connexions avec d'autres êtres humains, ils créent des connexions avec des non-humains, par le biais de l'anthropomorphisme.» Le mec, jamais il se pose la question du consentement des objets. Ce n’est pas parce que tu es inanimée que tu as envie qu’on te jute dessus ou de finir au fond d’un conduit vaginal.

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Bref, je vous propose de faire une semaine sur l’Emétophilie (attirance sexuelle pour le vomi) parce que les objets, c'est quand même pas assez trash…vous êtes partant ?

 

Vermot, le 05/03/2017.
La journée de la femme - 8 mars.

La moustache ne manque jamais une occasion de nous rappeler combien nous vivons dans un monde machiste, sexiste, dominé par des sociétés patriarcales et que cela doit cesser.

« Le 8 mars, c’est la journée internationale de la femme ! » nous a-t-elle lancé en hurlant à travers la grande pièce qui nous sert de rédac « Le SilpSaleBlog ne peut pas manquer une occasion pareille pour dénoncer cette injustice ! »

Étant très occupé en ce moment avec mes nombreuses rencontre Tinder, j’ai chargé mon petit neveu Logan de rédiger cet édito.

 

« Aujourd’hui la maîtresse nous a dit que c’était la journée de la femme et qu’il fallait être gentil avec les filles. Moi je veux bien être gentil avec les filles mais elles sont chiantes. Même quand je suis gentil, il y a toujours un moment où il faut que je les tape ou que je leur tire les cheveux parce qu’elles m’ont griffé.

J’aimerais bien m’amuser avec elles de temps en temps quand elles jouent à la maman mais mon père dit que je ne suis pas un PD.

Quand j’essaie de regarder leur fifoune pour voir comment c’est, elles se mettent à pleurer alors qu’elles ne se gênent pas pour tripoter mon zigouigoui. Les filles c’est chiant !

La maîtresse elle dit qu’on est tous pareil mais dès qu’on va en sport elle sépare toujours les filles et les garçons… je ne comprends pas. Je comprends encore moins quand mon père me dit qu’il faudrait virer les arabes, les noirs et les chinetoques, alors qu’ils sont moins chiants que les filles.

Si c’est la journée de la femme, je veux bien faire un effort mais elles ont pas intérêt à m’emmerder ! »

 

Et puisque au SlipSaleBlog on ne recule jamais pour dénoncer les injustices, nous aborderons également cette semaine le sujet de la pédophilie… et là je laisse la petite sœur de Big Turd rédiger un court témoignage…

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L'équipe du SlipSale, le 13/11/2017

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8 mois.

Sans dessin dégueulasse, sans texte salace, sans photomontage polémique.

Rien.

Ton mur Facebook est resté vierge de nos œuvres représentant sans concession ce que la nature humaine peut faire de pire. Il est d’ailleurs étonnant que le censeur Zuckerberg n’ait pas encore désactivé notre page.

 

Pourquoi  t’avoir abandonné si longtemps ?

Nous avions pour projet de refaire complètement le site, avec une nouvelle adresse (https://www.slipsaleblog.fr) et une nouvelle mise en page bien stylée. Malheureusement devant les limites de nos connaissances en langage HTLM, nous avons bien vite baissé les bras. Le projet n’est pas abandonné pour autant mais on a besoin de ton aide. Si tu sais faire un site fonctionnel et que tu ne souhaites pas être rémunéré pour ça, tu es notre ami.

 

Ce qui nous a poussés à revenir au galop dans les bas-fonds de la création artistique, c’est lorsque nous avons appris qu’un écrivain, que l’on connait bien, se revendiquant de la Street, s’autoproclamant « underground », gagna le prix de Flore 2017. Ca ne te choque pas ? Le café de Flore. Saint-Germain-des-Prés. Frédéric Beigbeder. Il n’en fallait pas plus pour décrédibiliser le propos faussement subversif d’un écrivain (Nous ne  nommerons pas l’auteur dans ces lignes, on ne fait pas de pub pour les social-traitres)  juste bon à sucer la bite des puissants pour gratter 6000 boules. En plus, je parie que rien n’est vrai dans son bouquin.

Ce mec, c’est juste le Marc Levy de la street crédibility doublé d’un Guillaume Musso du caniveau.

Un vendu quoi.

 

Il y a donc urgence à redonner toutes les lettres de noblesse à l’Underground.

C’est la mission que nous nous sommes donnés. Vous montrer le pire pour se marrer. On ne fait pas dans le beau ni dans des délires stylistiques complexes. On va à l’essentiel. On montre le monde tel qu’il est. On met à jour toutes vos sales pulsions, toutes vos contradictions de bourgeois…

 

Parce que, pour paraphraser Georges Abitbol, on vit vraiment dans un « monde de merde », et qu’est-ce qu’on peut faire à part en rire ?

 

Et si au passage on peut, nous aussi, se faire un peu d’oseille…

 

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Von Strauss, le 28/03/2017

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Hank, il est curieux de nature. C'est pourquoi, il a acheté un tas de documentaires sur le monde animalier, en particulier sur les singes. Il a souhaité nous faire partager sa nouvelle passion hier soir, toute l'équipe était réunie.

On a d'abord vu un reportage sur les chimpanzés, espèce noble et très intelligente, avec laquelle l'humain a un paquet de gènes en commun. En plus de la voix off qui expliquait tout le bazar, Hank nous affirma qu'il se sentait très proche de ces primates : intelligents, gracieux, puissants, c'était tout à fait lui.

Spitzgartner se voyait en gibbon, la longueur de ses bras devait être très pratique pour coller des mandales. Et, « en plus, y en a des blancs ».

Le Mec de l'Underground, quant à lui, s'est plutôt reconnu chez les macaques japonais : ils sont les plus connus de toutes les espèces de macaques, et les voir se la couler douce dans des sources chaudes tout l'hiver, c'était comme lui dans son jacuzzi, entre une séance d'autographes et un repas de gala avec tout le gratin littéraire germanopratin.

La Moustache a jubilé quand elle a découvert les bonobos. En effet, l'organisation sociale de cette espèce est basée sur la sexualité bien plus que sur l'agressivité, et, qui plus est, c'est la femelle qui a le dernier mot.

Le gorille a fasciné Vermot. La puissance légendaire, c'est son rêve. Il a passé la soirée à se frapper sur le torse après avoir vu ce documentaire, et personne n'a osé lui dire à quel point c'était pénible.

Big Turd s'est également pris au jeu : puisque tout le monde se voit en singe, il s'est comparé au paresseux, en apprenant que celui-là perd un tiers de son poids environ chaque semaine, en faisant ses besoins !

 

« Pauvre con, lui dit doctement Hank, t'as pas le droit, le paresseux, c'est pas un singe, t'écoutes pas le commentaire ?!

_ Mouais, mais comme je suis pas vraiment humain (Big Turd a du sang vosgien), je me suis dit que je pouvais me comparer à un pas-vraiment-singe.

_ Dis pas ça, Big Turd ! Vosgien, c'est pas noir, non plus, le rassura Spitzgartner. »

 

A ces mots, Hank qui n'est pas raciste (il adore le couscous), entra dans une colère noire, et balança son poing droit sur le tarin de Spitzgartner. Ce dernier para facilement le coup, et lui répondit aussitôt. Vermot se mit à crier et donner des coups sur sa poitrine, en exhibant ce qu'il croyait être des canines menaçantes. La Moustache, prise de panique, commença à se déshabiller pour calmer le jeu, mais les mâles voulaient combattre. Le Macaque de l'Underground et Big-Turd-le-paresseux s’éclipsèrent discrètement pour ne pas participer au pugilat.

 

« Attendez les mecs ! On a pas encore décidé ce que je serais, moi, si j'étais un singe ! »

 

J'avais réussi à refroidir les ardeurs de mes amis primates. Je continuai :

 

« J'ai vraiment aimé l'orang-outan ! Il vit tranquille dans son coin, sans faire chier personne, il est pacifique, et dans l'écosystème de Bornéo et de Sumatra, il a une place importante, et...

_ Ouais mais tu ressembles plus à un nasique, me coupa Hank.

_ Un quoi ?

_ Ceux qui vivent aussi à Bornéo, et qui ont un nez de 2 km, précisa Vermot.

_ Ha ouais, c'est vrai, ricana Spitzgartner. »

 

Voilà comment je réussis à rétablir la paix dans l'équipe, faut simplement savoir prendre sur soi.

 

 

Singes de merde.

Spitzgartner, le 26/02/2017

 

C’est par la Porte de Saint-Cloud, au mois de mai, que les Versaillais sont entrés dans Paris pour écraser la Commune.

 

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Bientôt, les Français iront voter, suivis de leur résignation et de leurs espoirs. Grand chambardement dans les villes, effervescence quinquennale : cartes d’électeur, dimanches ensoleillés, attente des résultats. Chacun dans son canton connait l’ébullition qu’on associe à ce folklore électoral. C’est le frémissement vulgaire que s’offre une société sans âme à l’heure de se choisir celui qui balisera sa route vers la consommation et le gaspillage. Comment pourrait-il en être autrement pour ces mammifères qui remplacent leur conscience par leurs illusions tant et tant compromises par leurs aspirations frustrées ?

 

Les politiques, qu’on accusait hier de pourrissement généralisé, deviennent pour beaucoup un motif d’espérance. On rêve à la réduction de la CSG, à la baisse des cotisations patronales, à la véranda qu’on pourra se faire construire. Et peut-être qu’avec un peu de chance, s’ils revalorisent le point d’indice, on pourra convaincre le banquier de nous aider à acheter cet appartement avec balcon de 120 m2 en banlieue (on ne prête qu’aux riches ; aux pauvres, on se contente de faire crédit sur trente ans avec TEG fixe à 3%).

 

Et après coup, quand tous ces individus qui étaient partis pour se retrouver constateront les déchirures et les désaccords, ce sera la confirmation de la discorde entre les pauvres et les moins pauvres qui se partagent la même misère et le même quotidien. Ce sera aussi la découverte de nouvelles antipathies inutiles nées d’un combat pour rien. On continuera d’oublier les plus riches et leur voracité, les banques et leur cupidité et les puissants corrompus par cette manie du pouvoir à pervertir ceux qui en jouissent.

 

Il y a quelque chose de pourri au royaume de France. Quelque chose qui ressemble à la vanité de l’action et à la bêtise du renoncement. Quelque chose de déprimant qu’on soigne avec un iPad, des Stan Smith et du Coca-cola.

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Dan Cañires, le 08/02/2017

 

De l’art de niquer en la faisant tomber amoureuse en 2 jours

 

Une fois j’ai dit “ouais nique sa mère les relations amoureuses je suis bien mieux célib “. Et puis au bout d’une année passée sans tremper le biscuit je me suis inscrit sur un site de rencontre.

Donc j’ai mis la petite description qui va bien, du mec qui veut se poser, qui cherche l’amour avec un grand A et puis (ce qui est pervers, on le verra par la suite) des éléments de personnalité, histoire d’être vrai au maximum.

Ça donne le caractère sincère tu vois ?

Et puis tu vas à la pêche au gros. Tu pokes un maximum de profils en espérant que dans le lot y en ait qui mordent. Après, ce que tu choperas sera proportionnel à ta bogossitude sur les photos. Pour moi ça volait autour des 20% de matchs (c’est comme la taille de la bite, tu peux retirer 5 par rapport à la réalité. Moi j’en ai une de 17cm.)

Après faut parler. T’en choisis une pas terrible, qui te fait quand même bander par son côté un peu girlnextdoor, mais qui est clairement pas une tombeuse. C’est une galérienne en vrai, sûrement un peu complexée. Mais le peu de mecs qu’elle a serrés étaient des mecs bien, donc elle y croit encore, elle est naïve. (d’ailleurs plus une meuf est moche, plus elle est naïve car moins d’expériences donc trivialement moins d’expériences malheureuses. La perle rare c’est une ancienne moche #astuce)

Et en une soirée tu lui retournes le cerveau. Vous prévoyez de dîner ensemble le lendemain parce que “c’est trop intense ce qu’il nous arrive”. Et là c’est gagné. Elle est conditionnée pour que vous finissiez ensemble avec la maison en banlieue, le dacia Sandero et les 2 enfants (des jumeaux que vous appelleriez Hugo et Elsa). Vous dînez, tu la flattes tout le repas, la mets sur un piédestal. Tu peux payer le repas si tu es grand seigneur et pour assurer le coup. Et puis tu la raccompagnes, tu l’emballes “j’ai jamais ressenti ça”, tu la baises comme un malpropre “mais qu’est ce qui nous arrive”, tu restes assez longtemps pour faire style tu es sincère car tu es lâche donc tu ne lui révèles rien qui puisse dévoiler le caractère machiavélique de ton action.

Arrive le lendemain. Tu attends un texto. Tu ne réponds pas. Au deuxième, tu répondras. Tu diras que tu as des doutes. Elle n’y croira pas, il faudra la convaincre, être sincère dans ton excuse, mettre ton mal être de devoir la larguer dans ton plaidoyer. Tu t’inventeras une sérieuse pathologie psychanalytique comme quoi dès que tu t’attaches tu deviens dépressif et que tu souffres plus quand tu es avec quelqu’un que quand tu es tout seul. Tu seras désolé (car quelque part tu as quand même partagé quelque chose avec quelqu’un qui a aimé une partie de toi (celle qui était sincère) et ne pas renvoyer d’amour à une personne qui t’en porte peut être culpabilisant) mais te poseras en victime de ta situation plutôt qu’en fossoyeur. Elle finira par comprendre. Mais ne pourra pas t’insulter ou te dénigrer. Tu ne te sentiras pas si mal pour le malheur que tu auras créé. Tu te rappelleras que tu as subi la même chose par le passé. Tu comprendras que ce n’est que de l’agression redirigée classique, comportement que l’on retrouve chez les loups, les singes ou les félins. Que tu n’as aucun libre arbitre sur tes actions.

Ta vie aura encore moins de sens que 3 jours avant. Mais tu auras écrit un article cool.

VON STRAUSS, LE 24/01/2017

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En ce moment, ce qui mobilise Vermot, c'est la politique. Faut reconnaître que l'actualité s'en donne à cœur joie. Il a suivi avec grand intérêt la primaire de la gauche, et l'arrivée effective de Trump sur le trône américain. Et forcément, l'attitude dont il fait preuve sur « son » blog s'en inspire.

Valls au deuxième tour, même s'il n'atteint pas la première place du scrutin, ça l'a mis en transe : on peut être un type autoritaire et plaire, y compris aux gens de gauche, à tel point que ceux-ci revotent pour toi ! Quant à Trump, que La Moustache m'excuse par avance, mais lui il porte ses cojones ! Vermot se sentit donc bien obligé de réfléchir à sa position. Mais lui voulait aller plus loin : quitte à être passéiste, pourquoi s'arrêter en si bon chemin ? D'autant qu'il disposait du matériau sur place pour construire son nouveau rêve : devenir un despote éclairé.

C'est Hank qui lui a expliqué le principe : le pouvoir suprême qui avance de concert avec le milieu intellectuel, c'est « l'amalgame de l'autorité et du charme », comme dirait le chanteur préféré de Spitzgartner. Alors le patron s'est mis à rêver de ce qu'il ferait de pareil pouvoir, mais avant tout, il devait constituer son entourage.

Très modestement, Hank s'est proposé pour remplir le rôle de l'intellectuel : « En plus de ma culture générale qu'on croirait émanant d'un encyclopédiste, je me sais pragmatique, audacieux mais réaliste. C'est exactement ce dont votre Majesté a besoin. »

C'était bien joué de sa part, le coup de « votre Majesté », Vermot en fut tout émoustillé et accepta la requête de Hank immédiatement. Mais il fallait que la rédaction ressemble à un royaume, avec une toute petite poignée de sujets, c'était coton.

D'autant que La Moustache avait refusé d'incarner la reine.

Je fus nommé serf d'honneur, ce qui ne changea pas beaucoup ma condition, si ce n'est qu'il était question d'honneur me concernant, pour une fois.

Le Mec de l'Underground, avec son nom à particule et son patrimoine, était forcément le noble propriétaire terrien, offrant généreusement du travail au serf désigné (moi, donc).

L'armée fut confiée à Spitzgartner, qui accepta tout naturellement. Hank émit des réserves sur ses qualités limitées de stratège, mais Spitzgartner le rassura en lui balançant une blitzkrieg dans la gueule. Tout le monde approuva donc la nouvelle fonction du photomonteur le plus célèbre du blog.

La Moustache fut nommée bouffonne, je crois que le Roi l'avait un peu en travers de la gorge de se savoir rejeté par la seule damoiselle. Elle prit son rôle à cœur et commença d'emblée à nous amuser en jonglant avec les parties intimes de 5 ou 6 mecs du GUD qui avaient eu le malheur de croiser son chemin un jour où elle n'était pas de très bon poil.

N'empêche, Vermot voulait absolument une reine, sans quoi ça n'avait aucun sens, il ne partirait pas d'ici sans avoir trouvé, bordel, il est le Roi, et puis merde, tiens, n'importe qui fera l'affaire, mais faut quand même combler le manque, ce n'est pas sérieux, alors je vous préviens, la prochaine personne qui accepte de travailler avec nous fera office de, et si elle est pas contente, elle ira sur un blog vachement moins bien (Vermot est persuadé qu'il existe moins bien que notre blog, alors on le laisse dire), et na !

Il avait oublié l'existence de Big Turd, qui passa le pas de la porte en bredouillant un « désolé du retard » qui fit blêmir sa Majesté.

Ce dernier s'imagina un instant marié à Big Turd.

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Il proclama la République.

Hank le 18 janvier 2017

 

« Bonne année », « Tous mes vœux de bonheur » entonnent à l’unisson les veaux apathiques qui m’entourent.

Les mêmes qui, dès le début des soldes, se jettent sur le made in Bangladesh tout en affichant fièrement leur volonté de voter Mélenchon à la prochaine élection. Le révolutionnaire consumériste : le privilégié qui a mauvaise conscience de vivre dans l’abondance et qui gesticule pour une société moins inégalitaire.

 

L’idiot utile du capitalisme, l’hypocrite qui voit ses convictions contredites par ses actes du quotidien.

 

Je fais partie de ces tocards puisque j’exhorte mes ouailles à casser du capitaliste alors que je viens d’acheter un smartphone soldé. Un produit qui renferme une quarantaine de métaux rares dont l’exploitation entraine des conditions de travail proches de l’esclavage et dont l’extraction a pour conséquence déforestation, pollutions diverses, le tout, bien évidemment, au détriment des populations locales.

 

Pire. J’ai mes petits coté féministe mais quand il s’agit d’éjaculer dans un mouchoir, j’aime voir une bonne meuf soumise s’en prendre trois ou quatre dans le fion.

 

C’est dans cette schizophrénie sans courage que je vis en rêvant comme Thoreau, de m’extirper du système et de vivre dans une cabane dans les bois afin de ne plus être tenté d’acheter des produits source de misères et de destructions.  

 

Pendant quelques-unes de mes 15 séances de cinéma mensuel, j’ai entendu dans une bande-annonce cette réplique : « le monde est beau mais il n’est pas juste ».

 

Facepalm.

 

En 2017, les révolutionnaires se cachent pour mourir.

 

 

 

Vermot, le 8 janvier 2017

 

La période de Noël a toujours été un véritable casse-tête pour ce qui est de dégotter LE cadeau qui rendra heureux petits et grands et qui ne mettra pas en péril des finances déjà plombées par le chômage, la crise et les immigrés qui viennent voler notre pain (quand ils ne se servent pas directement dans nos porte-monnaie). Trouver un cadeau original aux gars et à la garce du SlipSaleBlog relevait de la gageure.

Pour Big Turd, j'ai tablé sur du culturel avec une visite guidée des égouts de Paris (sa collection de godemichet étant déjà bien fournie). 

Von Strauss a enfin reçu le stylo quatre couleurs de ses rêves. Le pauvre devait jusque là fabriquer son encre lui même en mélangeant la cendre des mégots ramassés dans la rue et le sperme infertile de Big Turd.

Le père Noël apporta à La Moustache un magnifique rasoir Bic de couleur rose afin qu'elle puisse se débarrasser de tout ce qui dépasse et qui finit toujours d'une manière ou d'une autre sur la langue de l'un d'entre nous.

Pour Spitzgartner, le choix fut plus simple car je savais qu'une énième version de "Mein Kampf" ne manquerait pas de le mettre dans un état proche de l'orgasme. Cette version japonaise coûta un bras mais Von Strauss n'avait qu'à pas à laisser son larfeuille n'importe où...

Quant au Mec de L'Underground, un billet de 10 keus lui fut largement suffisant pour aller se faire enfiler au Bois de Boubou par un transsexuel sidaïque et se payer un Grec complet sauce samouraï.  

Celui qui me donna du fil à retordre fut ce bon vieux Hank. Ce garçon a tout ce qu'un homme peut désirer en ce bas monde: la beauté, la richesse, les plus belles femmes de Paname. Difficile d'offrir quoi que ce soit à quelqu'un qui a déjà tout. Je savais que seul son goût pour les belles lettres était insatiable (en dehors du sexe cela va sans dire). Un livre! Voilà ce qu'il lui fallait: un bon bouquin! Bon sang, mais y en avait-il un seul que ce bellâtre n'ait pas déjà lu?! Après enquête auprès de ses ex j'appris que "Les exploits d'un jeune don Juan" de Guillaume Apollinaire était un des seuls ouvrage sur lequel Hank n'avait pas posé le regard. Il était certain en effet que cette œuvre ne serait que le plagiat médiocre de sa somptueuse existence.

Le bouquin acheté avec la monnaie du pain qu'avait laissé trainer Von Strauss (2 euros, ça va y a pas mort d'homme!) je me suis allongé sur le canapé pour le lire (autant savoir profiter des cadeaux que l'on fait aux autres). Et là ma bonne dame, je suis resté sur le cul!

Putain! Guillaume Apollinaire aurait pu écrire dans le SlipSaleBlog! Bordel, les profs du collège s'étaient bien gardés de nous dire qu'il était une cradasse!

Le plus surprenant dans tout cela était que ce cher Guigui n'était que la synthèse géniale, la fusion magnifique de nos talents réunis.

Le vocabulaire fleuri du Mec de l'underground, le ton professoral de Hank, la dégénérescence scatophile de Big Turd, le ton prétentieux et donneur de leçon de la Moustache, l'humour polisson de Von Strauss,  le côté incestueux et bestial du très viril Spitzgartner, mon amour immodéré pour les jeunes filles: Tout était là, couché dans les quelques pages de ce court roman.

Que faire après tout cela je suis-je demandé? Tout arrêter? Puisque Guillaume Apollinaire avait atteint il y a bien longtemps déjà l'essence même de notre art, était-il bien nécessaire de continuer... autant lâcher crayons et stylos quatre couleurs... autant fermer ce blog désormais inutile.    

Après quelques jours terribles de réflexion intense, je trouvai finalement le point faible d'Apollinaire, son talon d'Achille, la fissure dans laquelle nous pouvions encore nous engouffrer. Si Apollinaire avait presque tout dit, il n'avait pas encore TOUT dit.

 

Alors je dis à mes amis "Au boulot! Surpassons nous! Lisez moi ce putain de bouquin et envoyons aux oubliettes boueuses de l'Histoire cet enculé de Guillaume Apollinaire!"

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Von Strauss, le 18 décembre 2016

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Spitzgartner me surprendra toujours, j'en veux pour preuve cette anecdote de l'autre jour.

Hank, dans sa quête insatiable pour comprendre les petites gens, avait accepté de prendre les transports en commun avec nous pour aller déjeuner au restaurant, lors de la pause que nous accorde gracieusement Vermot (pause non rémunérée, et il faut payer son repas au chef, mais tout de même !). Le « pic de pollution » n'y était pas non plus pour rien dans ce choix, puisque le métro et le RER sont gratuits dans ce genre de circonstance : le chauffeur de Hank avait donc droit à une journée de repos pour l'occasion.

Alors, bon, nous voilà en chemin, lorsqu'une scène nous remua un peu : une femme qui faisait la manche agenouillée dans le couloir était en train de se faire réprimander par des agents de la « sûreté RATP ». La femme était âgée, seule, et semblait moins menaçante qu'un bambin. Elle n'était pourtant pas la bienvenue d'après les armoires à glace qui voulaient la dégager. Alors que Vermot, dans son amour pour l'autorité, admirait le travail bien fait de ces gorilles à matraque, la Moustache nous quittait déjà pour aller préparer des affiches et une conférence sur le thème « les femmes qui se font renvoyer du métro : la phallocratie jusque dans les trous puants ». Hank, de son côté, vociférait : « Alors eux, ils vont rien comprendre ! Je te me leur gratine un petit édito pour quand ce sera mon tour, ça va leur faire bizarre ! ». Mais la menace ne plut pas au patron, qui lui promit de sucrer sa paye si ce genre d'article anarcho-bolchevique paraissait sur « son » blog, et lui envoya une tarte qui n'avait rien à envier aux plus belles que Spitzgartner lui avaient envoyées par le passé.

Spitzgartner justement, quant à lui, semblait pétrifié par ce qu'il voyait : il tremblait, ne clignait plus des yeux et béait de la bouche. Big Turd a bien essayé de le faire réagir en chiant à 2 mètres de lui, mais tout ce qu'il a gagné fut de se faire éjecter en 2 temps 3 mouvements par des contrôleurs qui s'ennuyaient ferme (les transports étant gratuits, je le rappelle aux plus distraits).

Si le sort de cette femme ne m'était pas indifférent, je dois reconnaître que l'attitude de mon ami photomonteur m'inquiétait encore plus. Je me suis surpris à lui dire : «Mais qu'est-ce qui te prend ?! Tu devrais être aussi admiratif que Vermot ! Regarde-la, elle porte un foulard, elle est sacrément bronzée pour la saison, elle parle à peine le français, pourquoi tu jubiles pas ?! ». Où on en est-on réduit, tout de même, pour aider ses aminches !

Alors que la femme rejoignait Big Turd à l'extérieur du métro, raccompagnée manu militari par ces bons soldats qui assurent notre sécurité au péril de leur vie, Spitzgartner finit enfin par bredouiller : « Je... je... je ne sais pas ce qui m'a pris... C'est vrai que de voir une sale crouille se faire virer, ça soulage son homme. Mais de voir que ceux qui font le boulot sont, comme elle, des bougnoules et, pas vraiment mieux, des putains de négros, j'ai mal à ma France ! ».

Ouais, Spitzgartner, il devient lyrique quand il est raciste.

Il me surprendra toujours.

Hank, le 12 décembre 2016

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Rocco, c’est un type formidable.

 

En plus d’avoir une grosse bite, il a des fêlures comme tout le monde. J’ai compris tout ça en allant voir le documentaire vantant ses "sexeploits" au cinéma. On ne te raconte pas sa vie de A à Z mais on le suit sur quelques tournages avec un petit intermède avec sa famille, pendant que sa voix (off) nous explique ses névroses. Il a beau déblatérer ses conneries, on comprend qu’il a juste un trop plein de libido et que s’il ne défonce pas régulièrement une gamine, il pète une durite. Malin comme il est, il a orienté ses pulsions sexuelles (autodestructrice avoue t-il) vers le porno : ça lui a permis de devenir célèbre, riche et accessoirement de ne pas finir en taule.

 

Les féministes y verront une série de viols consentie parce que ce monde-là n’est pas vraiment tendre avec les jeunes femmes. Elles enchainent les tournages éprouvants et qui, parfois, laisse des marques sur leur corps. En effet, quand Rocco baise devant une caméra, il domine brutalement sa partenaire et elles finissent généralement avec des bleus un peu partout et probablement la chatte et le cul en charpie d’avoir été labourées par 24 cm. Ce n’est pas pour rien qu’elles demandent quelques jours de repos après un tournage avec l’étalon italien. Sa femme nous assure que dans le lit conjugal, il est doux. On l’espère pour elle.

Quand elles ne se font pas défoncer, leurs corps sont soumis aux jugements sans scrupule de Siffredi et de son cousin (son cameraman souffre-douleur). Dans les coulisses d’une scène, on aperçoit cette pauvre Tchèque qui débute dans le milieu, elle accepte de tout faire mais on la sent inquiète, pendant que nos deux machos ne se privent pas de se foutre de la gueule de ses chicos de travers ; ou une autre qui rassure Rocco en lui montrant les 5 kilos qu’elle a perdu et en lui promettant qu’elle sera bientôt parfaite quand ses seins seront refaits.

 

Violence sur le corps féminin dans un biz exclusivement contrôlé par des hommes.

 

D’un autre côté, certaines assument cette vie atypique comme Kelly Stafford, une MILF pornstar, qui clame haut et fort que cette sexualité est un choix. Elle a un fort caractère nous confie t-elle, associé à un besoin de tout contrôler dans sa vie et le seul moyen pour elle d’éprouver du plaisir sexuel est d’abandonner son corps entre les mains d’un mâle alpha. Elle se dit féministe car, de son point de vue, la sexualité résulte d’un choix qu’elle entend bien vivre comme elle le souhaite. Ceux qui juge cela comme une humiliation ne comprennent pas la relation complexe qui se tisse entre les partenaires sexuels : une relation exaltée, brutale et sans tabou. Rocco est pour elle le mâle absolu. Le seul qui puisse la baiser comme elle aime, sans la juger.

Il faut voir également l’excitation d’une jeune américaine lorsqu’elle rencontre Rocco pour la première fois. A la seconde où il débarque, elle s’approche de lui, le bouffe littéralement du regard, l’embrasse et lui attrape le sexe d’une main assurée. Une fois la scène dans la boite, on la retrouve lovée dans les bras du hardeur qui lui confie qu’il est toujours un peu mal à l’aise de déboiter des femmes qui ont 18/19 ans. On doute de sa sincérité.

 

J’aurais aimé mieux comprendre l’impact de notre libidineux italien dans la vie de ses jeunes filles. Comment ont-elles vécu le tournage ? Que font-elles de leur vie au terme de leur éphémère carrière ? Qu’est-ce qui les motivent ? Autant de questions auxquelles le documentaire ne répond pas, la figure de Rocco prenant ici toute la place.

Les coulisses de ce monde fascine et dérange car il bouscule les valeurs et les représentations de la sexualité que peut avoir une personne lambda. Un peu comme lorsqu’on croise un salafiste avec sa femme en burqa. Pornographie et religion, deux mondes qui se rejoignent dans cette volonté d’imposer un mode de vie où les hommes codifient la sexualité à laquelle les femmes se soumettent. Libre à chacun et à chacune d’y adhérer ou de le dénoncer.

 

Pour ma part, Rocco m’aide à évacuer mécaniquement le trop plein de mes couilles quand je n'ai pas trouvé un réceptacle convenable pour l’accueillir et pour être tout à fait franc avec vous, j’ai toujours préféré Pierre Woodman : il m’a appris qu’on pouvait être chauve, avoir des poils dans le dos et baiser des mannequins.

 

Comme moi quoi.

 

 

 

Vermot, le 05 décembre 2016

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Hommage.
 

Il me regarde depuis le seuil de la porte. Il se planque dans les rayonnages de ma bibliothèque. Il est cette présence rassurante qui raconte combien la vie est une vaste farce et un gros bordel, une avalanche de mots et de situations cocasses. Il me sourit depuis le seuil de mon appartement et me rappelle combien il ne faut pas trop se prendre au sérieux. Il est le témoin de mon quotidien, de mes joies, de mes peines, de mes parties de jambe en l’air. Un coup de blues et le voilà qui surgit pour m’en raconter une bien bonne.
Il est mon « Looking for Eric » à moi, un maître qui me pousse vers ce qu’il y a de plus précieux dans la vie : avoir un putain de sens de l’humour.

 

Son cœur vieux et fatigué n’a pas dû supporter les émotions funestes de ces derniers jours : la joie immense à l’idée de se débarrasser de ces vauriens de Juppé et de Sarkozy, l’effroi brutal face au programme hideux de cet enfoiré de Fillon, les adieux déchirants d’un François hollande en bout de course (avec son regard de cheval de course qui a raté une haie il a failli me faire verser une larme le bâtard). Il n’en fallait pas plus pour faire tomber un des dernier géant.
 

Marcel nous a quitté, Gotlib nous a abandonné. Son regard continuera cependant à veiller sur moi, depuis le seuil de mon appartement et depuis les rayonnages de ma bibliothèque.
 

Merci Goltlib! Que vous alliez tirer des rails de coke avec Jésus, Mahomet et Bouddha me rassure sur ce qui nous attend.

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VON STRAUSS, LE 21/11/16

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Hank, il aime la nature. Pas seulement ce qu'elle lui a prodigué physiquement pour satisfaire nombre de demoiselles, mais aussi la Nature avec une majuscule.

L'autre jour, il nous a proposé de passer dans une des résidences au fin fond de la campagne qu'il occupe quand il a besoin de se mettre à l'écart de la pression parisienne. Nous acceptâmes, à l'exception de la Moustache qui animait une conférence : « le gode-ceinture : prendre la place de l'homme dans les rapports hétérosexuels ne conforte-t-il pas son sentiment de domination ? Analyses et alternatives ». Le Mec de l'underground n'était pas très chaud, puisqu'il n'y avait pas de grec à proximité, il a donc également décliné l'offre.

Après quelques heures de route, nous arrivâmes donc sur le domaine dont avait hérité Hank. Il nous fit visiter le bois, sachant nommer tous les arbres et champignons que nous croisions, nous précisant même lequel de ses jardiniers s'occupait de telle ou telle parcelle de la propriété. La promenade fut longue, mais très intéressante, puis nous passâmes dans l'un des nombreux « livings » du manoir pour prendre un apéritif. La décoration était inattendue : il avait mis en scène une inimaginable quantité de trophées de chasse et d'animaux entièrement empaillés, qu'il avait tous tués (pour la plupart lors de safaris africains). C'est ainsi qu'un babouin affrontait une panthère, sous le regard d'une horde de loups, alors que les murs étaient ornés d'une tête de chaque pachyderme existant. Alors que Big Turd regrettait qu'il n'y ait que la tête (il examinait attentivement l'arrière train des bêtes entières), parce que, « merde, l'anus d'un hippopotame, ça doit être quelque-chose ! », Vermot semblait terrifié.

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« Ben qu'est-ce qu'il y a, patron ?

_ Tu possèdes ce genre d'endroit, Hank, et non seulement tu ne nous l'avais jamais montré, mais en plus tu ne m'en as pas confié les clefs ?! »

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L'embarras de Hank était palpable, Spitzgartner ne tenait plus. Il lui a donc envoyé une magistrale baffe en travers de la gueule, histoire de le secouer un peu, avant d'ajouter :

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« Et qu'est-ce que t'es allé foutre chez les Zoulous, bordel ?!

_ Et toutes ces pauvres bêtes, quand même, ajoutai-je.

_ Spitz', je te permets pas de dire du mal des noirs, qui sont des gens très généreux. Quant à toi, Von Strauss, il faut que tu saches que l'amour que je porte à la Nature est tellement vaste, que je peux me permettre d'en prendre une infime partie pour décorer mon quatrième salon. J'ai d'ailleurs donné un nom à chacun des spécimens ici présents : ce fenec s'appelle Bernard-Henry, ce vautour, c'est Finkie, et le gorille, c'est Amadou. Tu vois, je l'aime, le monde animal ! »

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C'est vrai qu'il a l'air de l'aimer. Mais j'ai tout de même un peu de mal avec les photos encadrées le montrant aux côtés des cadavres fraichement tués qu'il exhibe dans ce salon. L'écologie, c'est complexe !

Hank le 15/11/2016

Mardi 1er novembre : toute l’équipe du SlipSaleBlog s’est donné rendez-vous à l’entrée du célèbre cimetière parisien : le père Lachaise. Déambulant dans les allées étroites, nous déposions, au gré de nos envies, des exemplaires de notre prestigieux magazine sur les caveaux d’illustres personnages. Ils ornaient fièrement les tombes à côté de gerbes de fleurs artificielles et de tablettes de marbres aux inscriptions austères. Nous avons honoré, à notre manière, les saltimbanques tombés pour la France en ce jour de la Toussaint.

Nous nous sommes ensuite rendus place de la République où nous avons distribué gratuitement nos productions à des passants parfois curieux, souvent indifférents. Nous avons piétiné jusqu’à Beaubourg afin d’élargir significativement notre lectorat. Les premiers résultats publiés par Médiamétrie indiquent une augmentation de 100% de notre audience ce mois-ci. Une personne consulte régulièrement le site. On applaudit son courage.

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Vendredi 4 novembre : nous avons été à la rencontre de nos lecteurs. Nous avons ripaillé tous ensemble, de bon cœur, pour fêter dignement la parution du SlipSaleMag numéro 2. Verre après verre, nous avons dédicacé nos exemplaires couleurs, balancé des vannes et chanté à tue tête du Nicolas Peyrac. Dans l’attente de tous vous revoir pour la sortie du numéro 3.

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Mercredi 9 novembre : Donald Trump est élu président des états (dés)unis. Seul Spitzgartner, au sein de la rédaction, parait content, arborant fièrement son tee-shirt du milliardaire voulant rendre « l’Amérique super encore ». Depuis, notre photo-monteur raconte à qui veut l’entendre que les arabes sont les mexicains de France et qu’il faut tous les expulser. On a beau lui dire que les problèmes de nos sociétés modernes viennent (pour faire simple) d’une inégale répartition des richesses et de la promotion de la précarité comme nouvel art de vivre, il n’en démord pas.

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Dimanche 13 novembre : Von Strauss a allumé une bougie qu’il a symboliquement posée au bord de sa fenêtre. Le rideau a pris feu, brulant une bonne partie de son appartement et de son avant-bras. L’enquête a incriminé la bougie « made in Turkey ». Daesh n’a pas hésité à revendiquer l’attentat. Hollande a d’ores et déjà annoncé qu’une plaque commémorative sera placée en bas de son immeuble.

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Lundi 14 novembre : Vermot apprend que les Bulgares et les Moldaves ont choisi des présidents pro-russes. Il exulte et nous bassine avec sa renaissance de l’Union Soviétique qu’il aspire depuis qu’il a 4 ans. Il a eu la brillante idée de se laisser pousser la moustache et de se raser la tête afin de ressembler aussi bien à Staline qu’à Poutine. La révolution est en marche parait-il.

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Mardi 15 novembre : Hank sort enfin son édito.

 

Vermot, le 31/10/2016

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RENDEZ-VOUS VENDREDI 4 NOV 19h00 au BARCAROLLE

 

Même si nous, les sales gars machos, racistes et pédophiles du SlipSaleBlog ne connaîtrons jamais les joies sensuelles de l'accouchement, nous avons le plaisir de vous annoncer la naissance de notre petit dernier.

14,8 X 21 centimètres de bonne humeur, 24 pages d'éclats de rire, 30 grammes de merde couchés sur papier glacé.

De longues nuits de retrouvailles viriles et fraternelles, des heures intenses de tension chaude et humide, de petits plaisirs en solitaires, en couple ou à quatre, des orgies de vin rouge et de surimi ont permis à ce petit miracle de voir le jour: le SlipSaleMag N°2 est né! Jouez hautbois, résonnez musettes!

 

Si les femmes jalouses de notre pouvoir de création nous balanceront une fois de plus que nous ne sommes que de sales mauviettes qui ne survivraient pas à un accouchement, et bien nous leur rétorquerons fièrement avec toute la mauvaise fois dont nous sommes capables qu'elles ne survivraient pas aux tonnes d'immondices, d'horreurs et de saloperies machistes déversées à chaque comité de rédaction. Ne dit-on pas que l'on "accouche" d'un texte, d'un tableau ou de n'importe quelle œuvre d'art?!

 

Après péridurale et sortie au forceps, nous sommes tout émoustillés de vous recevoir chez Momo au Barcarolle (25 Boulevard Soult, 75012 Paris), vendredi 4 novembre à 19h00, pour vous présenter la chair de notre chair, le sang de notre sang empli de rouge, le fruit de notre semence féconde. Retrouvez-nous sans tabous, hommes, femmes, enfants!

"On va tous crever" alors profitons-en...   

 

PS: Nous tenons à remercier les aficionados de passage qui nous ont fait le plaisir de participer à ce numéro: Big Turd, La Moustache (seule féministe du SlipSaleBlog), Le Mec de L'Underground.

Merci à eux!

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VON STRAUSS, LE 16/10/16

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Vermot, c'est vraiment un boss. Je ne parle pas uniquement dans le sens de « Ouah ! T'as vu comment il dessine ?! C'est un boss ! », mais plutôt, c'est le patron.

Pour preuve, vous n'êtes pas sans savoir que mon édito est paru particulièrement tard cette fois. Si ce texte a fini par arriver tout prêt sous vos yeux, c'est parce que j'ai pris un sérieux coup de pression de sa part ! Il m'a appelé hier en me disant « Pourquoi je te paye, fainéant ?! T'as UN édito toutes les quatre semaines, et t'es pas foutu de le mettre en ligne à temps ?! Y a intérêt que tu me pondes quelque chose demain, ou tu fais une croix sur ta carrière ! ».

J'ai voulu lui objecter qu'il ne me paye pas, d'une part, et qu'en plus, ces deux semaines, il a fallu que je nettoie tout son appartement, que je fasse ses lessives, que je gère son agenda et que je mette en page le SlipSaleMag 2 (qui sortira le 1er novembre), mais il avait raccroché.

J'ai alors demandé de l'aide à Hank, il a toujours des trucs à raconter, mais il passait un peu de temps dans son chalet en Suisse pour se « ressourcer », donc peau de zob pour le coup de main. Quand je me suis retourné vers Spitzgartner, il m'a dit qu'il n'avait pas le temps, il avait tout un tas d'affiches à photomonter pour le maire Biterrois, Robert Ménard, un de ses amis.

J'ai alors négocié auprès de Big Turd au cas où il aurait quelque chose à me filer, mais rien que l'évocation de ses sujets me fit vomir.

Quant au Mec de l’Underground, il accepté de me filer un coup de main, pour 4500 euros TTC plus 10% de royalties sur chacune de mes œuvres pendant 3 ans. J’ai pas vraiment eu le choix, je me dois de garder mon poste sur ce blog, quel que soit le prix à payer.

Alors cher lecteur, chère lectrice, je vous prie de m'excuser pour ce rendez-vous raté dimanche dernier.

Mais surtout, pardon, boss.

Hank, le 03/10/2016

 

Il existe une injustice naturelle entre l’homme et la femme lors de la procréation : l’homme pousse un râle de plaisir lorsqu’il déverse sa blanche semence au fond d’un vagin et la femme, un râle d’agonie lorsque l’enfant essaie de se frayer un chemin vers la lumière de la vie. Neuf mois où le corps féminin subit les pires tortures jusqu’à la délivrance qui s’effectue dans les cris, le sang et la merde. Supplice de l’accouchement que l’homme enregistre stoïquement à l’aide d’un caméscope ou de son reflex acheté pour l’occasion. L’injustice naturelle se double d’une injustice sociale : Si votre mec décide que c’est trop pour lui et qu’il se casse, vous voilà avec la garde du marmot. C’est logique, vous l’avez pondu, c’est votre responsabilité. Bienvenue dans le monde merveilleux des mères

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Vous devrez dorénavant vous occuper de votre enfant : En Allemagne, les mamans se révoltent contre cet état de fait. Là-bas plus qu’ailleurs, la femme doit s’occuper de son gamin 24h/24, sacrifier sa carrière, ses loisirs, ses rêves pour lui. Devenir mère est synonyme de perte totale de liberté. Une allemande sur cinq regrette d’avoir enfanté. Si le taux de natalité est faible en Allemagne, ne cherchez pas plus loin : les femmes font la grève de la maternité.

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Vous ne devrez pas vous habiller sexy : Le New York Post a publié (le 25 septembre) un article sur les « Hot moms », celles qui osent s’habiller sexy pour aller chercher leurs gamins à l’école. Avec une bienveillance tentée de mépris, la journaliste fait passer ces mamans New Yorkaise pour « des sales putes » comme dirait Jean Jacques (le prénom a été modifié) en bas de mon immeuble. « l’habit ne fait pas le moine » dit le dicton, pas pour les femmes visiblement.

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Vous devrez faire le ménage plus souvent. En effet, il parait que la répartition inégalitaire des tâches dans un couple s’accentue avec l’arrivé du premier enfant. C’est l’INED (institut nationale d’études démographiques) qui le dit dans une publication de mars 2010. Une femme a tendance à réduire son activité professionnelle avec l’arrivé d’un enfant, donc à s’accaparer les tâche domestiques. Phénomène qui semble s’inscrire dans la durée.

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Vous voilà donc prévenu. La maternité est un enfer qui saccage aussi bien le corps que le moral. J’espère vous avoir passé l’envie d’être mère, à moins que vos hormones soient plus forte que ma prose, parce que je suis fatigué d’expliquer à mes coups d’un soir qu’elles vont le regretter si elles ne prennent pas la pilule du lendemain, après que j’ai négligemment éjaculé bien au fond de leur con.

 

Vermot, le 26/09/2016

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Au milieu d’un bordel monstre de coups de klakson, d’insultes et de fumées d’échappement, de pauvres flics tentent vainement de débloquer un bouchon plein de merde.

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Bienvenue à la « journée sans voiture » côté embouteillages et particules fines!

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Les rues qui descendent de la Place Gambetta sont fermées à la circulation et tous les connards solitaires qui ont égoïstement décidés de prendre leur bagnole (de grosses berlines en général) se retrouvent entassés comme des moutons bêlants au milieu de la place, bloquant bus de la plèbe et malheureux livreurs du dimanche.

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La flicaille siffle et gesticule mais elle ne parvient pas à faire bouger ce tas de ferraille hurlant et puant. Toujours plus de connards s’entassent en maugréant contre ces salauds d’écolo qui paralysent la France.

Les flics dansent un ballet ridicule : ils sifflent pour un oui, ils sifflent pour un non, leurs bras vont et viennent dans un incompréhensible langage.

Ce joyeux et triste bazar me fait bien marrer et me rappelle ce sketch du génial Jacques Tati que j’ai envie de partager avec vous, ici.

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Vive la « journée sans voiture » !

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Von Strauss, le 11 septembre 2016

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Spitzgartner, c'est un être vraiment très sensible.

 

Cette semaine il a chopé mal à la panse,

Qui l'a complètement détraqué de partout.

Il a même été hospitalisé d'urgence.

C'est Vermot qui fut le tout premier sur le coup.

 

Puisqu'il pense que nous sommes sa « pépinière »,

Il veut être au courant du moindre des pépins

Qui peuvent nous échoir, jour, nuit, soir ou matin

Comme ce fut le cas pour l'ami Spitzgartner.

 

Nous arrivâmes donc au chevet du malade

La gorge asséchée d'avoir tant et tant couru.

Nous retrouvâmes alors notre ami fourbu,

La mine de celui qui frôla la camarde.

 

Les infirmières aux petits soins du patient

Lui donnaient des médocs de toutes les couleurs

Qu'il avalait en ayant nausée, haut le cœur,

C'est alors que Vermot fut d'un esprit brillant :

 

Il dit à Hank de parler au convalescent,

N'importe quoi pourvu que ce fut de sa bouche,

Dès qu'il l'ouvrit Spitzgartner bondit de sa couche

Et lui mit une trempe, et lui cassa deux dents.

 

Ragaillardi d'un coup, c'est sur pied qu'il avouait

Que ce qui l'avait mis dans un état pareil,

C'est Big Turd qui lui fit goûter l'avant veille

Un de ces petits plats dont il a le secret.

Hank le 5 septembre 2016

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« Toutes à poils » ont chantés en cœur les médias cet été.

Cette apologie de la nudité féminine a commencé par un arrêté municipal à Cannes interdisant le Burkini sur la plage, s’ensuivit, quelques jours plus tard, une rixe sur le sable blanc de Sisco où  le maillot de bain islamique fut de nouveau pointé du doigt (à tort). Le long de la côte méditerranéenne, d’autres maires se sont engagés à lutter contre la menace qui pesait sur la pratique du topless. Les arrêtés municipaux se sont multipliés. Ils stipulent que la baignade n’est pas autorisée « à toute personne n’ayant pas une tenue correcte, respectueuse des bonnes mœurs et de la laïcité, respectant les règles d’hygiène et de sécurité des baignades adaptées au domaine public maritime ». Autrement dit, Déshabillez-vous ou rentrez chez vous. Nos chers élus, désireux de contrecarrer les plans, machiavéliques, des barbus qui veulent couvrir la blanche peau de nos françaises, ont unanimement salués le courage d’Orlando Bloom affichant, au cœur de la polémique, son sexe tout en pudeur, sur la côte italienne, tout en tripotant les grosses mamelles de Katy Perry devant des photographes bien attentionnés. Bien inspiré par la star américaine, Valls, dans un élan de machisme paternaliste, le 29 août, rendit hommages lui aussi à la poitrine vertueuse des femmes : « Marianne a le sein nu parce qu'elle nourrit le peuple ! Elle n'est pas voilée, parce qu'elle est libre ! C'est ça la République ! C'est ça Marianne ! »

Dans Marianne justement, Joseph Macé-Scaron enfonce son clou et assure que « les plages, comme tout espace public, doivent être préservées des revendications religieuses. » Les français préfèrent la femme nue, c’est moins misogyne, il suffit de regarder les panneaux publicitaires dans nos espaces urbains pour s’en assurer. 

A la suite de cette campagne pro-naturiste, certaines associations conservatrices (voire entretenant quelques connivences avec les salafistes) ont osées contredire les nudistes. Les dermatologues, une secte islamo-gauchiste de rebouteux, s’alarmèrent d’une possible recrudescence de mélanomes et d’insolation et conseillèrent le port de la casquette et du tee-shirt lorsque l’indice UV est au plus haut. Une provocation que nos élites n’ont de cesse de dénoncer en arguant l’efficacité des crèmes solaires indice 50.

Le conseil d’Etat, dans sa grande mansuétude, recadra tous ces nues-ibles : « Si le maire est chargé (…) du maintien de l’ordre dans la commune, il doit concilier l’accomplissement de sa mission avec le respect des libertés garanties par les lois ».

A la suite de cette affaire, Sarkozy a promis de faire le jeu du FN…heu pardon…de mettre la question identitaire au cœur de sa campagne.

Les enturbannés n’ont qu’à bien se tenir.

 

Vermot, le 28 août 2016

 

Aujourd'hui nous avons décidé de ne pas écrire sur le burkini parce que bordel de merde de putasserie de fils de pute d'enculé de sa mère la chienne la pute de sa race la bâtarde des salauds de ses morts, le burkini et ce putain d'enculé de débat de merde, on en a rien à carrer et on en a par dessus nos têtes de connards!

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Nous avions plutôt envie de vous parler d'un sujet passé presque inaperçu dans les torchons de journaux de merde qui ne servent même plus à emballer les poissons du marché tellement ils sont nocifs: La Paix en Colombie.

Après plus de 50 ans de conflit, 220.000 morts, 7 millions de déplacés, des milliers d'enlèvements, d'assassinats, les forces armées révolutionnaires de Colombie (FARC) et le gouvernement colombien viennent de signer un accord de paix, première marche vers la Paix définitive. C'est-y pas une bonne nouvelle ça?! Si le chemin est encore long et les défis à relevés nombreux pour arriver à une paix stable et durable, l'équipe du SlipSaleBlog ne pouvait pas, pour une fois, ne pas relayer cette actualité pleine d'espoir.

Un grand bol d'air frais pour nous sortir de cet air français putride, nauséabond et osons le dire, rempli de merde.

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Le SlipSaleBlog, qui n'est pas en reste pour donner des conseils culture, vous invite à découvrir une exposition qui se tient actuellement à Paris: Le bikini à 70 ans.

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Elle est pas belle la France?!

 

http://galeriejoseph.com/ete-2016-expo-bikini/

Spitzgartner, le 14/08/2016

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Merde ! On en est bientôt au numéro deux de notre beau et grand fanzine*, à plus d’une année de pisse, de caca et d’injures numériques sur un blog quotidiennement visité par un lectorat qui frôle l’unité et on entend des gens s’interroger, encore, sur les visées et l’intérêt du SlipSale.

 

 « C’est quoi le SlipSale ? ». Pis, quand on se décide de distribuer gratos notre papelard le 1er mai au lieu de le vendre comme un brin de muguet éculé, on tombe sur une clocharde qui veut pas qu’on touche à son pote et qui nous balance du « raciste, sexiste, pompiste » (je ne suis pas sûr du dernier trait) à la gueule.

 

Alors, vous nous direz : « Bordel ! Mais vous cherchez à faire quoi avec vos conneries ? Dites-le nous ! Au lieu de vous plaindre, expliquez-vous ! C’est qu’on a peut-être du mal à vous saisir, parfois. » Ah ! Mon con ! Si t’es trop con pour te faire ton opinion toi-même, si t’es trop con pour déchiffrer nos intentions et le second degré dont on sait faire preuve avec brio, ben merde !, c’est que tu devrais crever avec ta connerie, crever dans ta connerie, crever de ta connerie de con bouffi de connerie et être enterré sous ta connerie arrosée quotidiennement à la pisse de con. Et sur ton épitaphe de con mort comme un con, placée comme un trophée sur ta pierre tombale de con, écrire, pauvre con, une connerie pour con qui dirait que t’es crevé connement étouffé comme le con que t’as toujours été par ta connerie.

 

Le SlipSale, c’est tout simple ; c’est des photomontages qui font paf, des dessins qui font ahah, des textes qui font ooooh. On n’invente rien, on se contente de recycler ce qui a été fait par les types qu’on admire et de pasticher les cons et leur connerie. Ah ! Putain, ce que t’es con ! Tu veux savoir comment on reconnaît le pastiche du premier degré ? Comment on fait pour savoir si on se fout de la gueule des cons ou si on est cons nous-même ? Si c’est bien fait, si la parodie est fidèle à l’original, ben, tu ne sais pas ! Tu n’as plus qu’à fermer ta gueule et faire confiance et te marrer si ça te fait marrer. Sinon, tu analyses, tu réfléchis, tu utilises le peu de matière grise que tu avais utilisé il y a quatre ans pour jarter Sarkozy et tu vois.

 

Bon dieu ! Le monde est plein d’abrutis, de racistes et de machos à petites quéquettes. A notre niveau, on doit être tout ça aussi. Mais les singer, les parodier, les salir et les railler, c’est accepter qu’ils existent et c’est le premier pas pour les combattre et nous grandir.

Puis, bon sang !, on ne va pas laisser aux bons gros racistes le monopole du racisme, aux relous le privilège d’être lourd et et aux rustres une quelconque préséance sur l’usage de mots comme bites, salopes ou pédés. De toute façon, on sait que la censure, toutes les censures, même celles qu’on s’inflige à soi-même, ne servent à rien. Autant y aller franco, prêcher à des convertis, peut-être, et se faire plaisir.

 

Aussi, le seul rire qui soit un minimum jouissif, la seule pensée qui vaille la peine qu’on s’arrête et qu’on prenne le temps de la réflexion, c’est ceux qui, transgressifs et subversifs, relèvent un pan du rideau de l’interdit ou de l’inconnu et te claquent la gueule, te foutent à poil et te laissent hébété. Pour ce faire, on a décidé de faire un blog qui nous ressemble, sans tabou et sans limite. Avec des trucs profonds et des dessins de zizis. Tant pis pour ceux qui ne nous suivraient pas.

 

Ah, pour finir, pour les affétés qui affétisent sur notre compte en se pinçant le nez devant nos bouffonneries piquantes et suintantes, je leur crayonne une bite à la manière de Von Strauss que j’enfonce dans un cul gribouillé par Vermot en application des tutos de Hank. En un mot comme en cent, je vous envoie vertement vous faire enculer. Le SlipSale revient et il est bien déterminé à être encore plus crade.

 

Allez, les vacances sont bientôt finies, retournez chialer sur vos vies de merde et ne cherchez pas à nous emmerder.

 

 

 

 

 

*Le SlipSaleMag n°2 paraitra le 1/11/2016 et sera en vente dans des lieux tenus secrets aux cons. Si vous n’avez pas été mis au courant des lieux de vente, c’est qu’il est temps pour vous de vous remettre en question.

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Von Strauss, le 11/07/2016

 

Hank, c'est un philosophe, et pas seulement dans la résignation dont il fait preuve dans certains de ses tutos.

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Je m'explique : hier soir, Vermot m'a appelé de toute urgence, puisqu'il avait besoin que je nettoie son appartement. Il souhaitait en effet éprouver avec une jeune femme les méthodes décrites par notre Don Juan, et c'était franchement le bordel chez lui. Faut dire que Big Turd était passé prendre une bière dans l'après-midi, et qu'il avait commis des choses innommables dans les pauvres cabinets de Vermot.

J'ai donc rappliqué au plus vite. Hélas, j'avais oublié mon nécessaire à cuvette et lunette plaquées or chez Hank, justement, chez qui j'avais fait le ménage peu de temps avant. Je sais ce que vous vous dites, et je suis bien forcé de le reconnaître avec vous : je peux être franchement distrait, parfois !

Bref, comme il y avait beaucoup de matériel, Vermot a consenti à m'emmener en voiture pour aller chercher le matos à l'hôtel particulier de notre ami.

Arrivés au Trocadéro, à deux pas de chez Hank, Vermot se gara. Nous croisâmes alors Spitzgartner, bien tendu et qui donc mordillait son jouet pour chien (il y a que ça qui lui calme un peu les nerfs).

« Qu'est-c'vous foutez ici, couina-t-il, alors que c'est un putain de quartier de merde ?!

_ On va chez Hank. Et toi, pourquoi t'es là, s'enquit à son tour Vermot, si c'est un quartier si pourri ?

_ J'étais chez La Moustache, et elle a refusé qu'on passe un peu de bon temps sous prétexte qu'une croix gammée tatouée sur le biceps est un signe clair de misogynie ! Je sais pas où elle va chercher ça, cette connasse ! »

​

Je lui proposai alors de nous suivre. Il accepta puisque, de toute façon, il n'avait « rien de mieux à foutre ».

Après deux minutes de marche ponctuées des « pouët pouët » du jouet de Spitzgartner, Vermot, qui possède un double de clef de chacun d'entre nous (c'est une des closes du contrat qui nous lie au SlipSaleBlog), ouvra un peu brusquement la porte blindée de Hank. Celui-ci sursauta en nous voyant dans l'encadrement, et cria « CE N'EST PAS DU TOUT CE QUE VOUS CROYEZ ! »

Il regardait la finale de l'Euro sur son home cinema !

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Vermot proposa à Hank de se détendre, et qu'on n'avait qu'à s'installer avec lui pour regarder la seconde mi-temps, après tout « ça renforcerait la cohésion de l'équipe », et je pourrai bien faire son ménage pendant la nuit.

Au moment du but portugais qui condamna la France à la seconde place de cet Euro, nous entrâmes dans un mutisme gênant, qui prit fin au terme du match :

« Bof, deuxième, c'est pas si mal, risqua Vermot.

_ Mais ouais, c'est cool, ajoutai-je, faussement enthousiaste.

_ Vous êtes vraiment chiants, les mecs, objecta alors Spitzgartner ! Il est où, votre honneur de patriotes ?! Des putains de portos de merde nous battent, et vous êtes contents ?!

_ Mais enfin, Spitzgartner, c'est fantastique, en fait, philosopha Hank ! Un peuple d'ouvriers du bâtiment, de gens simples et velus qui finissent par vaincre l'équipe de France, après une bataille acharnée, c'est la victoire des petites gens sur l'élite, c'est la preuve que les maçons sont presque aussi importants que les puissants de ce monde ! C'est FORMIDABLE ! Allez, j'ouvre une bouteille de Krug Clos d'Ambonnay pour célébrer la réussite des masses populaires ! »

​

Il est étonnant qu'il ne l'ait pas vu venir, depuis le temps qu'il en prend, n'empêche, c'est bien la surprise qui se lisait sur le visage de Hank alors que le poing de Spitzgartner s'en approchait à grande vitesse ! Ce dernier lâcha enfin son jouet pour chien, apaisé, tandis que la bouteille de champagne rafraichissait la mâchoire douloureuse de ce pauvre Hank.

J'allai chercher le matériel de nettoyage, repartit en compagnie de mon patron et astiquai son appartement toute la nuit, pour qu'il puisse y accueillir sa belle.

« La victoire des petites gens sur l'élite », quel philosophe, ce Hank !

Hank le 04/07/2016

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C’est quand le sommeil vous fuit, que la nuit entière vous rejette, que vous êtes prompt à remettre en question un des principes fondamentaux auxquels vous avez toujours cru sans l’interroger :

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La liberté.

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Alors que la nuit était encore jeune, je me suis demandé ce qu’est la liberté. Peut-on la réduire au simple fait d’avoir le choix ? Pour faire du choix l’essence de la liberté, faut-il encore que celui-ci ne se révèle pas faussé : lorsque l'on propose à un condamné à mort, s’il opte pour la pendaison ou une injection létale, il préférait probablement rester en vie. Enfin de compte, on ne lui laisse pas le choix. Celui-ci doit donc être complètement libre et éclairé par la raison afin que la meilleure option soit choisie. Or, un être humain peut-il réussir à entrevoir la meilleure alternative envisageable devant la multitude de possibilités qui s’offre à lui ?

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Dans la moiteur de la nuit, je me tourne fébrilement vers la philosophie, quémandant une réponse simple à mon problème existentiel complexe. Je compris rapidement que la complexité du réel ne pouvait se réduire à une thèse philosophique. J’optais pour deux opinions antagonistes. Pour Sartre la liberté repose sur le choix mais celle-ci est imparfaite et angoissante car, elle ne peut pas être complètement appréhendée à l’aune de la raison. Spinoza rejette cette définition de la liberté. Le choix est illusoire selon lui. Le libre-arbitre, une supercherie. Notre choix est déterminé de façon inconsciente par d’innombrables forces qui prennent différentes formes. Etre libre, selon lui, c’est avoir conscience des causes qui nous déterminent, de détricoter les liens qui nous guident inconsciemment, afin, pourquoi pas, de nous permettre de  naviguer à contre-courant.

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Dérivant dans les limbes d’un délire que seule l’insomnie prolongée procure, je me demandais si la liberté est bonne, pour nous, pauvres mortels incapables de rationalité.

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J’observais le sommeil paisible, non sans jalousie, de la femme qui partageait ma couche cette nuit-là. Elle était la victime parfaite de la liberté me semblait-t-il. Comme beaucoup d’hommes et de femmes, elle court après un idéal qui n’existe probablement pas : l’Amour. Elle tord le réel de toutes les façons possibles pour que celui-ci ressemble un tant soit peu à ce qu’elle imagine et quand elle se rend compte de la supercherie, elle s’éloigne du prétendu usurpateur, le conspuant au lieu de regarder en face son propre aveuglement. N’est-elle pas déterminée par son utopie qui fausse ses choix ? Ou est-ce son manque de rationalité sur le sujet qui l’oriente toujours vers la mauvaise personne ? Manque de rationalité justement dû à des déterminismes inconscients ? Mon cerveau, épuisé, donna raison aux deux. Dès lors, elle n’a de cesse d’enchainer les relations, pensant toujours trouver mieux, se trompant à chaque fois. Le mieux n’existe pas, seul le différent est réel.

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La fièvre s’empara de mon esprit. Si je n’avais pas été tout à fait plongé dans le noir, on m’aurait pris pour un fou. J’essayais d’élargir cette réflexion au champ politique. J’analysais la chose de la manière suivante : les démocraties occidentales se sont drapées des oripeaux de la liberté qui masquent le fonctionnement autoritaire du pouvoir. Un gouvernement fantoche assure le spectacle pendant que s’active dans les coulisses le pouvoir réel d’une oligarchie financière sans scrupule. On nous fait croire qu’on a le choix et de l’autre côté on nous confisque des libertés afin d’assurer notre sécurité. L’Etat d’urgence, n’est-ce pas un peu moins de liberté pour un peu plus de sécurité ? La liberté nous angoisse, la sécurité nous rassure.

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La nuit arrivait à son terme et je voyais maintenant les choses d’un œil neuf.  J’avais la conviction que je devais lutter contre la liberté aliénant bien plus les hommes que n’importe qu’elle autre forme de pouvoir.

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En effet, à quoi bon être libre si nous sommes incapables de faire les bons choix ? Je me désolais, au fond, de la médiocrité de l’espèce humaine. Nous ne méritions pas d’avoir le choix, il ne nous rend pas heureux, il nous névrose, il nous obsède. Sans lui la vie est plus simple. Sans la liberté, cette jeune femme assoupie n’aurait pas à tergiverser sur l’identité de son compagnon. Elle aimerait car elle n’aurait pas le choix. Il fallait construire une société sans liberté aucune tout en cultivant son illusion pour rendre un maximum de gens heureux. En somme, continuer l’œuvre de nos gouvernants en accélérant leurs réalisations.

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Le jour se levait enfin et j’avais acquis la certitude que je devais me marier de force avec cette belle dame afin de la libérer de ses tourments et de ses névroses. De la sauver d’elle- même. C’était une première étape afin d’annihiler toute forme de choix.

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Alors que les premiers rayons du soleil lui léchait son magnifique visage, elle ouvrit les yeux, me sourit timidement et me demanda si j’avais bien dormi.

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Je la giflai instantanément.

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Voilà à quoi ressemble une nuit avec Hank.

Vermot le 26 juin 2016

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Un peu de joie dans nos cœurs de salauds cette semaine.

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Après le "Brexit", le passage en force de la loi El Khomri, la candidature de Patrick Balkany aux élections législatives et la mort définitive de l'ordinateur de Spitzgartner étouffé par sa collection unique de vidéos sodomites de chatons angoras, il n'en fallait pas plus pour nous remettre un peu de baume au cœur.

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C'est le facteur qui nous a apporté la bonne nouvelle. Trop habitués aux factures quotidiennes, aux publicités pour sushis et aux éternels calendriers des plombiers du quartier, nous avons bien failli balancer le courrier à la poubelle sans y avoir jeté notre œil torve. Une fois n'est pas coutume, la fulgurance d'esprit de Hank nous a permis d'éviter un geste fâcheux. Intrigué par le petit cœur dessiné sur le "i" de SlipSaleBlog, Hank a immédiatement pensé à la lettre d'une de ses admiratrice en manque d'expérience sexuelle à sensation. Pauvre lui, il  y croyait tellement depuis que nous avions proposé ici même à ces dames les services de notre Don Juan du 75...

Quelle ne fut pas notre joie de découvrir au fond de cette enveloppe affranchie aux couleurs de cette biatch de Marianne une œuvre hommage aux grands espaces, aux ciels étoilés et à cette mélodie que nous avons tous chanté.

Il n'y avait pas de raison pour que nous soyons les seuls à profiter du talent d'un de nos lecteur, c'est la raison pour laquelle la rédaction du SlipSaleBlog a décidé de publier ce crobar honteux. 

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Si vous aussi, vous vous sentez l'âme d'un artiste, si vous aussi rêvez d'être publié dans le SlipSaleBlog alors ne tardez pas, envoyez nous vos œuvres sous pli discret dans notre boîte mail.

 

Merci à toi lecteur (dont nous avons décidé de conserver l'anonymat pour des raisons qui bien qu'évidentes n'en demeurent pas moins intrisèques)!

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Spitzgartner le 05/06/16

 

Paris, Boulevard Haussmann, le 30 mai 2016.

 

Un Chinois, qui devait être un Japonais, porte un appareil photo à ses yeux.  Tout de suite, à sa droite, dardées des mille flashs des touristes amassés, les Galeries Lafayette tranchent dans la grisaille parisienne. Feignant de voir quelque chose, le petit bonhomme jaune fait comme tout le monde, prend le moindre bâtiment, la moindre lumière, la moindre construction qui ressemble à un monument. Il en va de ses vacances comme du reste : le capitalisme triomphant impose sa rentabilité, il lui faudra rendre froidement des comptes à ses amis rassemblés qui exigeront qu’on leur rapporte des souvenirs de telle ou telle visite, point de passage obligé du séjour en question. On ne capte plus l’instant, on se contente de prendre des copies décevantes de modèles aperçus sur Google Image.

 

« Sir ! Sir ! Sir ! Show us the pictures ! »

 

Trois gaillards à treillis s’approchent du touriste et le dominent. On dirait des CM2 autour d’un CP qui dévore ses choco BN. Ching Chong a eu la mauvaise idée de chopper cette procession armée qui vient, elle aussi, lui demander des comptes.

 

« Delete the pictures ! Anybody could recognize us ! »

 

Le petit bonhomme est triste. On sent tout à la fois l’humiliation d’avoir été rabroué et la déception de devoir se défaire des photos.

 

« Hmmm… At least, essaie timidement le Japonais, at least… Can I take you from behind ? »

Von Strauss le 29/05/16

 

La Moustache, elle manque d'audace. Je ne parle évidemment pas de ses textes !

L'autre jour, Vermot essayait de savoir ce qu'était un « grec sauce samouraï avec supplément fromage », si souvent vanté dans les chefs d'œuvre du Mec de l'Underground. Tout le monde était partant pour essayer, sauf elle ! Elle a prétexté des recherches à faire sur « les représentations de coïts sur les vitraux des chapelles du Périgord noir », sujet qu'elle travaille pour une prochaine publication (mais n'en révélons pas trop), pour échapper à la cuisine exotique.

Nous nous sommes donc rendus sans elle dans un de ces charmants petits bouis-bouis. L'originalité, c'est qu'on commande sans carte, faut déjà savoir ce que tu veux ! Au moment où le serveur est arrivé, Spitzgartner lui a demandé « le menu, et fissa ! », en montrant les crocs. Hank lui a demandé de se calmer, que ça ressemblait à un endroit populaire, et qu'il faut respecter « ces gens-là », comme il dit toujours avec bienveillance. Il s'est tu après avoir essuyé une énième trempe de notre photomonteur préféré.

Le loufiat est revenu avec une feuille A4 imprimée à la va-vite (elle était encore tiède), qui présentait les plats à déguster. Mais puisque nous voulions savoir ce qu'était un « grec sauce samouraï avec supplément fromage », on a tous pris ça sans vraiment consulter la carte. Vermot proposa qu'on commande une carafe de rouge, mais avant d'avoir pu demander ce qu'ils avaient en cave, le serveur a dit « d'accord » et est reparti.

Croyez-le ou non, le plat tant loué par notre écrivain préféré est un sandwich ! Hank s'est levé après avoir constaté que le « supplément fromage » n'était pas un gouda aux truffes. Il a quand même mordu dedans deux ou trois fois, mais a rapidement pris la tangente, en répétant in petto « je ne dois pas dire du mal des pauvres, je ne dois pas dire du mal des pauvres... ». Vermot a failli l'imiter en goûtant le vin, mais il s'est rappelé que c'était à mon tour de payer le repas, il s'est donc rassis. Big Turd (que vous connaissez si vous avez lu la page 14 du SlipSaleMag), quant à lui, ne disait rien et dégustait tranquillement son casse croûte. Il nous avoua qu'il en avait déjà mangé et que si, en matière de goût, on trouvait ça étrange, il fallait se forcer parce que le « résultat valait le coup d'attendre ! ». Nous l'avons tous écouté.

Le lendemain nous nous sommes rappelé de la passion de Big Turd pour la matière fécale, et nos toilettes ont compris ce qui « valait le coup d'attendre » !

Si elle lit ces lignes, sûr que La Moustache regrette !

Hank le 23 mai 2016

 

Quand tu as le front brûlant comme une plaque chauffante sur le thermostat 6, la seule chose qui te reste à faire, c’est de mater la télé. J’ai fait ça pendant 6 jours.

 

Au début, j’ai voulu faire confiance au service public. T’sais, je venais d’apprendre que France Télévision avait annulé « Ce soir (ou jamais) » (la seule émission que je regarde en replay) et « on est plus des pigeons », une émission qui te mettait en garde contre les arnaques des marketeux. Ils dézinguent deux programmes qui avaient une vraie mission de service public. Je te cache pas que j’étais inquiet. Mais bon, j’me suis dit naïvement, doit y en avoir d’autres. J’ai commencé par Yves Calvi sur France 5 mais j’ai vite compris que son air était pollué. Toujours les mêmes invités : économistes qui siègent dans les conseils d’administration des banques et des entreprises du CAC 40, éditocrates qui débitent, sans sourciller, leurs certitudes rassurantes et expert en tout et en rien. Tout ce beau monde défend les mêmes intérêts et aucune voix discordante ne vient troubler ce débat consensuel. C’est barbant et on comprend la longévité de son émission : il est inoffensif et il défend le système en place. « Ce soir (ou jamais) » avait au moins le mérite d’inviter des experts qui n’étaient pas des habitués de plateau de télé et qui avaient autre chose à dire. Même si je commençais à en avoir ma claque d’entendre Jacques Attali.

 

Je zappe.

 

Le 20h de France 2, c’est une vaste blague. J’pense que le gouvernement doit écrire le prompteur du présentateur et réaliser les reportages. C’est pas possible autrement. Quand les cheminots ou les routiers font grève, putain, t’sais pas pourquoi, t’sais juste que les usagers, ils sont vénères. Quand c’est les flics qui font le piquet, et vas-y que le représentant du syndicat Alliance, il te blablate sur le pourquoi du comment. Le pire c’est qu’à TF1, ils font la même chose. Les intérêts du service public et privé se rejoignent on dirait. C’est bizarre non ?

 

Je zappe.

               

J’en ai plein le cul qu’on me prenne pour un con. J’ai le front qui ne refroidit pas. Perdu pour perdu, je mets NRJ 12. Je tombe direct sur les Anges de la télé réalité 8. Tu le sais déjà, des gens émotionnellement immatures et intellectuellement ignorants, qui vivent ensemble. Ça donne des trucs surréalistes. Les uns, les matent pour se moquer gentiment d’eux, les autres, plus jeunes, s’en servent de modèles. Ça prône la bêtise, l’argent, le succès et le consumérisme. Que de bonnes valeurs où c’est moi qui suis devenu un vieux con réac ?

 

Je zappe.

 

J’atterris sur TMC. Moment nostalgie devant les mystères de l’amour. Une bande de quadragénaire que je suivais déjà à 10 ans avec Hélène et les garçons. Autant dire que rien n'a changé. Ils vivent tous des relations libres sans jamais l’assumer et ça, depuis 20 ans. José, le plus gros queutard de la série, il est vénère parce que sa meuf la trompé. Wathefeuk, j’ai envie de crier. T’en as cocufié combien ? Faut croire qu’après tant d’années, ils ont toujours rien pigés.

 

Je zappe.

 

Je finis sur Arte. Je tombe, par hasard, sur un reportage sur le lobby énergétique en Europe. J’apprends qu’il fait tout pour ralentir le développement des énergies renouvelables sur notre vieux continent parce que, ouais, faut investir, que ça coûte de l’argent, et qu’il préfère exploiter ses vieilles centrales nucléaires jusqu’à ce que ça pète. Rassurant. Il prend à partie le consommateur : « mon pote, si on augmente la part d’énergie verte, ta facture va augmenter salement fils de pute ». C’est gentil, on paye moins en attendant la fin du monde, docilement. T’apprends que le commissaire à l’énergie de la commission européenne, Miguel Cañete, il a des accointances avec le milieu pétrolier ; qu’en Espagne, 62 000 ménages qui ont investi dans les énergies vertes sont ruinés parce que le gouvernement espagnol leur rachète l’électricité bien moins cher que prévu suite aux pressions des entreprises énergétiques espagnoles etc. Bref, l’argent gouverne toujours en dépit du bon sens.

Arte, la dernière chaine qui nous allume?

 

J’ai la fièvre qui tombe. J’éteins la télé. Définitivement.

Vermot le 16 mai 2016

 

Hank en weekend, c'est Vermot qui est resté au bureau pour vous conter l'édito.

 

Suite à la plainte de nombreuses lectrices et de nombreux lecteurs, le comité de rédaction du SlipSaleBlog s'est réuni en urgence chez Von Strauss pour mettre fin à un effroyable manquement.

 

Si sexe, excrément, sperme, cyprine et racisme primaire parsèment les pages honteuses de ce blog, un élément, et non des moindre, n'occupe pas la digne place qu'il mériterait.

Il fait pourtant partie de notre triste quotidien: Ne le sentez-vous pas remonter petit à petit du tréfonds de vos entrailles? Inonder votre gorge de sa douce chaleur et de sa sensuelle acidité ? Parfumer votre haleine de son nectar subtil et puissant?

Grâce à votre perspicacité de personnes cultivée et portée sur la boisson, vous aurez reconnu notre ami de toujours: Le vomi.

 

Comment avons-nous pu passer à côté de cette part essentielle de nous même, de cette bile aux colorations joyeuses qui s'étale sur nos trottoirs en été, dans nos champs de pâquerettes au printemps et dans les caniveaux du monde entier toute l'année? Comment avons-nous pu négliger à ce point l'élément symbolique d'une soirée incroyablement réussie ou bien incroyablement ratée?

 

Oui, Mesdames et Messieurs les députés, cet oubli est proprement scandaleux!

Notre équipe est d'ores et déjà au travail afin de réparer cet oubli honteux et vous offrir dans les prochaines semaines ce qui se fait de mieux en la matière.

 

Vomi, bile, gerbe, pâté, quiche... préparez vos sacs plastiques! 

VON STRAUSS, LE 03/05/16

 

Le Mec de l'Underground, c'est un bon ami, et pas seulement parce qu'il a publié des trucs cools chez nous.

Par exemple, l'autre jour, il a débarqué chez moi en me rappelant que j'étais surement le plus futé de la bande SlipSaleBlog, et que c'était pour ça qu'il s'adressait d'abord à moi. En fait, vu que c'est un chic type, sa venue avait pour but de m'expliquer comment procéder pour nous faire un peu de notoriété, avec les copains du blog. La première proposition, par exemple, c'était de nous appeler « Le Mec de l'Underground et ses potes Â». Il se proposait aussi d'assurer la moitié de nos publications et de revoir la ligne éditoriale du blog pour que ce dernier soit plus célèbre. Il m'a patiemment expliqué, puisque je ne connais rien aux affaires de la culture, que pour vendre du numérique comme du papier, il faut un « leader Â». Et comme c'est un type qui dépense sans compter en amitié, il était prêt à incarner cette figure de proue essentielle. Il a même ajouté que, puisqu'on commençait à amasser un certain magot, il fallait trouver un gestionnaire et que, justement, il était titulaire d'un C.A.P. comptabilité dans le milieu de la presse ! Gros coup de Bol ! Je lui ai donc filé les clefs du coffre, en tant que trésorier, pour qu'il puisse gérer toute la thune qu'on a fait à la soirée de lancement du SlipSaleMag. Il est reparti en me disant qu'il me félicitait pour mon sens du discernement.

Quand j'ai annoncé toutes ces bonnes nouvelles aux autres le lendemain, lors du comité hebdomadaire de rédaction, ils semblaient nettement moins enthousiastes. Hank a commencé par se marrer nerveusement, comme il fait quand il convoque ses souvenirs pour rédiger ses tutos, en disant « cette fois, je pourrai écrire sur le thème "comment se faire enfiler par ses potes ?" Â». Spitzgartner lui a sauté dessus pour lui foutre une mandale, avant de se retourner vers moi avec un regard que je ne lui connaissais pas, même s'il n'est pas rare qu'il ait des accès de violence assez impressionnants. Vermot m'a chopé par l'arrière du col, m'a trainé jusque dehors pour pas qu'on s'en prenne une, et m'a demandé ce que j'avais fait du bail des locaux qu'on occupe. « Ah merde, on a oublié d'en parler avec le Mec, du coup c'est encore à mon nom et c'est toujours de mon compte que le virement part. Tiens, regarde, je te donne mes identifiants, si tu veux bien lui transmettre... Â», regrettai-je. Il a alors soupiré, et m'a dit de l'attendre dans la cour. Quand je suis remonté quelques minutes plus tard, Spitzgartner ne mordait même pas dans son jouet pour chien, y a que ça qui le calme pourtant, et achetait des fringues de luxe sur internet. Tout le monde était derrière son PC, d'ailleurs. Hank cherchait un hôtel 5 étoiles au Maroc pour cet été, et Vermot trainait sur le site de sa banque. « Vu qu'on a ton numéro de compte et tous tes codes, on vient d'investir dans du matériel... Â», qu'il m'a dit. « Quel genre ? Â», m'intéressai-je. « Des logiciels, tout ça... Rien dont tu aurais l'usage... Â». « Mais du bon, attention ! Â», me précisa Spitzgartner. Ils m'ont proposé que j'aille racheter des bières pour fêter ça. Tu penses que j'étais content ! J'aime savoir que mes amis sont heureux ! Par contre, quand j'ai tout expliqué au Mec de l'Underground, il avait l'air déçu, il a pas voulu me dire pourquoi.

VERMOT, LE 26/04/16

 

Les un an du SlipSaleBlog on s'en souviendra comme de notre premier bisou, de notre première pollution nocturne ou de notre première cuite au pastis 51. Les un an du SlipSlaBlog c'est un de ces événements qui constituent l'essence d'une vie. Dieu, du haut de son nuage empli de pluie acide, doit se dire en se grattant la barbe ou en se décrottant le nez "Nom de Moi ! J'ai bien fait de créer cette foutue planète, les un an du SlipSaleBlog c'est ce que j'ai fait de mieux !"

Oui chère lectrice et cher lecteur, nous avons décidé de taper un grand coup (à défaut de pouvoir en tirer un) ! Crayons, gommes, stylos et feutres ont chauffé comme Marcel pour produire ce qui restera dans les annales comme la publication presse la plus inutile depuis l'édition de l'annuaire 2016 : le SlipSaleMag.

Ce petit bijou en papier cul regroupera quelques-unes de nos meilleures créations qui ont agité les réseaux sociaux (on se souviendra avec émotion des 12 likes du dernier photomontage de Spitzgartner, un record !) mais présentera avant tout des textes, des dessins et des enquêtes inédits. Nous n'oublions pas la présence dans nos pages d'invité(e)s de marque qui ont accepté de bosser gratis.

Où peut-on trouver ce magnifique N°1 du SlipSaleMag, me demanderez-vous...

Puisque nous aimons vous faire plaisir, nous vous invitons à nous rejoindre dans notre QG du Bar-Carolle, 25 bd Soult - 75012 Paris , samedi 30 avril à partir de 18h. Vous pourrez y savourer des chips molles, des planches de charcuterie qui parfument les rots comme jamais et y déguster un petit pinard de derrière les fagots qui a rendu amnésiques les plus avertis d'entre nous.

Pour ceux qui auraient la malchance de ne pouvoir se joindre à nous ce soir-là, retrouvez-nous dans la manifestation du 1er mai entre le coin de la rue et le platane qui borde l'abribus, le SlipSaleMag sera distribué à la plèbe de gauche dans la joie, la bonne humeur et la gueule de bois.

À très bientôt donc, en chair, en os et en slip.

 

Ps: Le SlipSaleMag sera bientôt disponible en intégralité et en couleur sur le SipSaleBlog.

HANK, LE 17/04/16

 

Le SlipSaleBlog n’a pas vocation à faire dans le scoop, à réagir à chaud à un événement récent, mais merde, il s’est passé un truc samedi soir.

Place de la République tout d’abord. Alors que le philosophe, académicien, « tonton raciste de France-Culture Â» (l’expression est d’Usul), Alain Finkielkraut se rendait paisiblement, avec son épouse, place de la République, bien décidé à observer cette « Nuit Debout Â» et à voir de quoi il en retournait.

Il n’a pas été déçu. Manu-militari, il a été expulsé de la place sous les insultes des insomniaques qui beuglaient « facho Â», « casse-toi Â» et autres glaviots. Alain, il était tout choqué, il a pas compris, lui qui saupoudre dans le cÅ“ur des hommes, tous médias confondus, la haine de l’autre dans ses déclarations passionnées sur la grandeur de la France, sur les dangers de l’Islam et sur les bienfaits de la colonisation.

Jusque dans le choix de ses mots, lorsqu’il réagit à chaud de son éviction, il affirme que la place de la république a été « purifiée Â» de sa présence. Si ce n’est pas vouloir nous ramener à une certaine période de notre histoire, je ne sais pas ce que c’est.

Oui, notre immortel est un propagandiste de la haine et, oui, on le préfère place Vendôme que place de la République.

 

Du coté des médias, Pierre Gattaz était l’invité de « On n’est pas couché Â» face à François Ruffin, le trublion de Fakir et pour une fois j’étais devant ma télé. Un samedi soir. Personne n’est parfait. Notre président du MEDEF a été reçu comme il se doit par d’étranges fans, arborant sur leur visage le masque de leurs idoles : Macron, Philippot, Hollande, Balkany, etc., et chantant à tue-tête notre nouvel hymne national, « Merci patron Â». Il avait l’air un peu gêné, Pierre, de cette soudaine popularité. Il nous a parlé du chômage des jeunes et de l’entreprise qui va résoudre le problème. Mais d’un autre côté, il nous avertit que le coût du travail est trop élevé en France, que la législation du travail est trop complexe et que les juges des prud’hommes sont trop méchants. On lui rétorque qu’on baisse les charges et que le MEDEF avait promis, lors du pacte de stabilité, de créer 1 million d’emplois en 5 ans et que, 3 ans après, on attend toujours. Léa Salamé, elle lâche pas le morceau. Elle ne comprend pas. Comment les grandes entreprises n’arrivent-elles pas à embaucher, avec tous les cadeaux qu’a fait le gouvernement d’Hollande ? Faut aller au bout de la logique, qu’il rétorque le Gattaz. Faut ressembler aux Allemands et aux Anglais : faut les foutres au travail, les pauvres. Réclamer une meilleure répartition des richesses, c’est bon pour les gauchistes qui restent debout toute la nuit.

 

Je vous invite à regarder Finkielkraut et son avis sur le mouvement du CPE ici

ONPC avec Alain GATTAZ c'est ici

Et si vous connaissez pas encore Usul, c'est par là

Histoire que vous vous fassiez votre opinion vous-même.

 

Il s’est passé quelques choses samedi soir. Les « sans-dents Â» ont essayé de s’exprimer.

 

Merci à eux.

 

Hank

Spitzgartner, le 03/04/2016

 

J’ai décidé d’assumer, de refuser toute clandestinité. Le mercredi 16 mars 2016, vers 18h et pour la première fois de ma vie, j’ai chié au boulot. C’est Vermot qui, le premier, m’avait encouragé sur cette voie, du temps où nous travaillions ensemble dans un bordel de Pigalle. « Il n’y a aucune jouissance supérieure à celle de faire caca sur ses heures de taffe », m’avait-il dit. Un jour, pour me prouver qu’il avait raison, il m’avait chopé par le col et poussé dans les chiottes avant de défaire sa ceinture, s’asseoir sur la cuvette et laisser tomber une crotte dans un « plouf Â» qui m’avait surpris et aspergé le visage. « Tu vois, à l’instant précis où je te parle, on est en train de me payer. Elle est pas belle, la France ? Â»

 

Sentant qu’il y avait chez moi une pudeur excessive, mâtinée d’un hygiénisme exagéré, Vermot m’avait fait une confidence d’initiés : Â« Tu sais, si c’est le crade qui te dérange, il y a toujours une solution Â». Et il s’était ouvert à moi. De toutes les toilettes publiques, il m’avait dit préférer celles qui se trouvent cachées au dernier étage des bâtiments. D’après lui, il y a toujours au dernier étage des lieux publics une chiotte oubliée qui donne à celui qui connaît l’endroit un sentiment de toute puissance et de domination qui ajoute au plaisir de chier dans du propre. « En plus de ça, tu verras, tu peux même débourrer la porte ouverte. C’est sans risque et ça te procurera un peu d’excitation Â». J’ai vérifié ce qu’il m’avait confié : c’était une grosse connerie.

 
Pour en revenir à moi, puisque c’est ce qui t’intéresse le plus, cher lecteur, j’ai été pris en fin de journée d’une envie de chier. Ça m’est venu comme un coup de foudre : d’abord une lourdeur bizarre dans le bas du ventre, l’impression qu’autour de soi plus rien ne compte vraiment, on devient sourd, indifférent au monde, on est comme paralysé. Alors, j’ai décidé de franchir le pas. J’ai demandé à la vieille antillaise édentée qui nous sert de gardienne de me filer les clés de ce qu’elle appelait le bureau afin que je fasse « quelques photocopies Â». « Woy, bon diè, wegawde moi ça, ièw pour wien au monde ça owè chiè ici et maintenant, ça awive pouw me demander des clés. Tchiiiiiip Â». Je n’ai rien compris mais je lui ai rétorqué qu’il n’y en avait pas deux comme elle, vraiment, « Amélia, toujours le mot pour rire, heureusement que t’es là, je ne sais pas comment on ferait sans toi Â».

 

L’inconvénient quand tu ne démoules jamais au travail, c’est que, si un collègue remarque ton entreprise, tu en as pour des heures de justification, d’explication, de conversation exaspérante et inutile qui te feraient presque passer l’envie. Dans mon cas, c’est une vieille collègue moustachue et à moitié vérolée qui s’est mise entre moi et les toilettes pour handicapés : « Ben alors ******** (je n’écris pas mon prénom car ma mère lit ce blog et je ne souhaite pas qu’elle apprenne que je m’appelle Manuel), tu vas faire caca ? Mais attends, kékitarrive ? Il faut faire une annonce, hé ! Faut que tu fasses un article pour ton blog, hé. Oh, oh, oh. Qu’il est con, il va vraiment faire caca au travail, hanhanhan Â». Connasse. « Tu me fais chier Â», que je lui réponds plein d’à propos. Quand j’ai réussi à toucher aux toilettes promises, j’ai d’abord eu un moment d’appréhension. Je me demandais si ma collègue grabataire ne se tiendrait pas en faction devant la chiotte pour enregistrer une éventuelle pollution sonore. Mais après tout, à la merde comme à la merde, j’y suis allé sans trop tergiverser.

 

Il en va du caca au boulot comme du sexe : impossible, évidemment, de le faire allongé, certains le fond debout, d’autres en amazone, la plupart assis. J’ai opté pour la dernière solution pour des raisons évidentes de simplicité. Croyez-moi ou pas, la merde qui m’est sortie du cul ce jour-là était une merde parfaite. Si le catalogue des différentes déjections n’avait pas déjà été fait et refait par des scatologues en manque d’inspiration, je vous aurais décrit par le menu à quel point mon caca était un mélange sublime de fermeté et de douceur. Il réussissait le mariage parfait pour être une merde qui jaillit sans grand effort de mon trou de balle, qui ne fait pas de tache et qui ménage mon anus fragile habitué au lotus confort triple épaisseur.

 

Après ça, il ne me restait plus qu’à me torcher avec cet espèce de PQ rêche et râpeux qui arrache autant de peau qu’il n’enlève de merde. Sur le papier, un étonnant mélange de rouge et de marron qui n’est pas sans évoquer les scènes les plus sublimes de Full Metal Jacket ou d’un casting de Pierre Woodman.

 

Au fond, cette expérience, ce dépucelage d’un genre un peu particulier, me constituait autant en tant qu’homme que ces différents rituels qui ponctuent l’existence de la majorité des êtres : la première bulle de savon crevée, le premier baiser, le premier chagrin d’amour, le premier diplôme… Toutes ces étapes abattent les barrières que vous avez dans la tête, brisent vos peurs, détruisent vos illusions ; vous êtes un nouvel individu conscientisé, maître de vos décisions. De ce jour, je devenais un type capable de faire caca partout, même sur son lieu de travail.

 

À présent, maintenant que j’arrive presque à la fin de mon initiation, une nouvelle étape s’ouvre devant moi : me faire enculer par ce pédé de Von Strauss. Mais je ne vous en dirai pas plus pour le moment. C’est mon intimité et je ne souhaite pas tout étaler sur le SlipSaleBlog. Et puis, de toute façon, vous en saurez assez vite : je crois que Hank est en train d’écrire un tuto là-dessus.

 

Von Strauss, le 11/04/2016

 

Vermot, c'est un grand mélomane, on peut le voir sur certains de ses chefs d'oeuvre (, ou , et j'en passe). Alors lui, il nous identifie moins comme des dessinateurs-chroniqueurs-photomonteurs que comme un groupe de rock'n'roll visuel, ou je sais pas trop comment il appelle ça. Et l'autre jour, il a carrément eu un flash ! Tellement il se cultive, et avec internet ça va à toute vitesse, il a découvert un groupe qui, selon lui, va marcher du feu de dieu : ça s'appelle « les Beatles ».

Il nous a doctement expliqué que le titre « Ob-la-di Ob-la-da » serait la révolution musicale de cette décennie, et qu'il fallait qu'on fasse pareil en dessins-chroniques-photomontages. Il a même ajouté qu'on était comme eux : selon ses termes, Vermot, « leader naturel et créateur révolutionnaire », se voit bien en « John Lennon ». Il a remarqué que « le romantisme de Spitzgartner » lui rappelait la manière dont « Paul Mc Cartney aime sa femme ». Et Hank, qui produit peu, nous présente des « fulgurences à la hauteur de ce que peut faire George Harrison » en prenant pour exemple un certain « While my guitar gently weeps ».

Enfin, il m'a regardé et m'a simplement dit : « Et toi, t'es Ringo ». Je sais pas ce que ça veut dire, mais j'adore ce nom. Et les autres, ils étaient carrément jaloux !

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Le 27 mars 2016

Le voyage dans le temps.

 

Le voyage dans le temps, j'te jure c'est pas des conneries.

Sur le Coran de la Mecque et la tombe de ma grand-mère que je te raconte pas de mythos. Wallah la radim qu'c'est vrai!

 

Le voyage dans le temps c'est un truc de ouf. À un moment t'es là t'as vu, et après ZFffff t'es dans le futur alors que t'as rien demandé. C'est un truc de malade cousin. Je comprends pas comment c'est possible, mon cerveau y capte pas: chaque année je me fais niquer et défoncer par mon patron, ma meuf et ma reum à cause de ce putain de changement d'horaire. Heure d'été, heure d'hivers, heure de printemps, heure de sa mère la pute!

 

Je nique ce putain de Giscard et cet enfoiré de voyage dans le temps!

 

Vermot

Le Slipsaleblog, le 13/03/16

 

 

Le SlipSaleBlog se radicalise !

 

Enfin discrètement. Par petites touches. Entre les lignes.

 

On est conscient que le système perd un peu la boule. Les acquis qu’on a gagnés à la libération, ils partent en poussière. T’rappelles de ce temps-là ? C’tait quand les capitalistes en menaient pas large, abusés par leur cynisme, ils avaient majoritairement collaboré. Le politique, il était alors libre de fonder une société plus équitable, plus juste. Les cocos nous ont bien aidés, à faire remonter la voix de plusieurs générations d’ouvriers jusqu’au plus haut niveau de l’État.

 

Aujourd’hui on te cache pas que cette démocratie, on y croit plus. Les politiciens sont, à nos yeux, que des pantins, soumis à d’autres pouvoirs bien plus puissants qu’eux. On est pas complotiste t’sais, on y connait pas grand-chose à l’économie, la finance mais on sent bien qu’on se fait travailler le fion de plus en plus efficacement par une bande de tâcherons à la fortune bien grasse.

 

Regarde qui détient les médias en France…j’te vois venir avec tes juifs…Non mais regarde bien…oui c’est ça…les plus grosses fortunes de France. L'exemple récent de Bolloré et Canal + c’est simplement pas tolérable, et je te parle pas du reste. "Le suffrage universel ne me fait pas peur, les gens voteront comme on leur dira" qu’il disait Tocqueville. Il a bien raison le saligot. Il est où le choix ? L’alternative ? Nulle part, tu votes pour la même politique, le même modèle, le même système. On vit dans une putain d’oligarchie où tout le monde copine avec tout le monde. Ils se marrent bien en haut en buvant leur « Le Clos d'Ambonnay 1998 » (un champagne de luxe du groupe LVMH).

 

Je te rassure, nous on va rien changer, rien révolutionner, à part te chatouiller la couille droite et solliciter parfois ton lobe frontal.

 

Attendez-vous à des dessins, photomontages, articles un peu plus politiques.

 

On se positionne salement lecteur.

 

Pour s’marrer.

 

L’équipe du SlipSaleBlog

 

Von Strauss, le 06/03/16

 

 

Spitzgartner, c'est un grand sentimental, et pas seulement dans ses crades postales. L'autre jour, il est arrivé dans les locaux du SlipSaleBlog pour nous annoncer que l'anniversaire de sa chère mère tombait le 08 mars, cette année. On avait beau s'être mis d'accord, tous ensemble, pour ne pas faire de « marronniers Â» (vous savez, ces articles débiles qui parlent de la rentrée scolaire en septembre, des soldes en janvier et de Pâques à Pâques), Spitzgartner a insisté pour qu'on offre à sa mère, le jour de son anniversaire, des publications sur la journée des droits des Femmes.

Hank, puisqu'il connait les femmes mieux que personne, commença par demander si notre charmant photomonteur était certain que sa mère en était une, de femme, rapport à sa pilosité abondante. Il a arrêté de plaisanter quand il a pris les phalanges de Spitzgartner en plein dans le tarin. Vermot, pour apaiser les tensions, a prétendu que c'était « une bonne idée, cette journée des droits des Femmes Â», qu'il fallait « absolument s'y mettre, non franchement, bravo, c'est brillant Â», et moi, j'ai préféré m'abstenir de tout commentaire.

Bref, vous constaterez ce mardi 08 mars des tas de machins pour célébrer ces dames.

Et vous saurez qu'on ne dit pas de mal de la mère de Spitzgartner. Vous ai-je dit que c'était un grand sentimental ?

 

Vermot le 21/02/2016

 

Toute la rédaction du SlilpSaleblog n'en croit pas ses yeux rougis par les larmes et ses oreilles emplies de cérumen.

Nous sommes heureux d'accueillir dans cet antre du bon goût et de l'élégance salace notre 50ème admirateur.

Ah, on me dit à l'oreillette qu'il s'agit d'une admiratrice.

 

Bienvenue à toi Ô camarade qui ne porte pas de slip mais des petites culottes en dentelles qui piquent et qui grattent mais c'est joli!

Notre générosité ne connaissant pas de limite (à part celle de Hank et de notre banquier), nous avons décidé en prise avec l'alcool et à l'unanimité de t'offrir un superbe cadeau de bienvenue.

Oui Mesdames, oui Messieurs, vous ne rêvez pas! C'est un superbe t-shirt et un magnifique dessin original que tu recevras sous pli recommandé avec accusé de réception (parce qu'il ne faudrait pas qu'un employé des PTT sous-payé le détourne tellement il est beau, tellement il est collector, tellement il vaudra un sacré paquet de pognon dans un million cinq cent mille ans).

 

Bienvenue à toi donc et qu'on me passe un mouchoir propre pour sécher mes larmes de joie.

 

 

Hank, le 14/02/16

 

Certifié par la Moustache

 

 

Chaque matin, je nais.

 

Une nouvelle journée est une nouvelle vie. Je ressens une profonde perception de mon être. Ma place dans ce monde me semble bien définie. Mon regard se porte sur tout ce qui m’appartient. Un sentiment indicible de réussite gonfle mon égo. Je mérite mon confort. Je mérite d’être heureux. Cette euphorie me suit dans la salle de bain. Je me trouve attirant. J’ai l’apparence d’un conquérant. Rien ne peut arrêter mon ascension.

Au fur et à mesure que les minutes s’égrènent, une étrange sensation s’insinue dans mon âme. Le doute plante fièrement son drapeau au sommet de mon esprit. Mes convictions matinales s’évaporent sous les rayons du soleil. L’illusion laisse place à la lucidité. Le sens de ma vie paraît bien futile une fois à l’extérieur. Mon bonheur se heurte au vide de l’existence. Tout me semble réel, trop réel.

Je chasse cette impression désagréable. Je redonne du sens à ma journée une fois arrivé dans le rouage de la production moderne. J’ai un poste gratifiant. J’ai travaillé dur pour en arriver là. J’ai des responsabilités. Je suis quelqu’un. Je donne des ordres à mes subalternes qui s’exécutent gravement.

Je rentre dans mon dortoir, accablé de fatigue. Incapable de tenir au loin le sentiment que rien n’a d’importance. Je crois tout contrôler. Tout maîtriser. C’est ce qu’on veut me faire croire. Que j’ai voulu être là. Que c’est ce que je veux. Le soir je prends conscience de ma condition d’esclave.

La nuit tombe.Les obsessions ontologiques font surface. L’absurdité de tout ce qui dirige ma vie me saute aux yeux. Les journées sont courtes. La vie est courte. Le vertige existentiel me fait perdre la tête. Je pense à prendre mon sac à dos et partir en quête de liberté. Le quotidien perd de son intérêt. L’envie d’être moi-même devient intolérable.

La tentation d’exister ressentie dans la matinée laisse place à la tentation du néant. Adieu égo. Adieu mérite. Je n'ai pas plus d'importance que le clochard en bas de chez moi.

Je prends quelques verres de Whisky pour apaiser le feu de ma conscience. L’alcool m’engourdit peu à peu. Je tombe dans le sommeil comme on tombe d’une falaise.

 

Chaque nuit, je meurs.

 

 

Von Strauss, le 07/02/16

 

Hank, c'est un génie, pas seulement dans ses tutos écrits. Il nous a expliqué, béotiens que nous étions, ce qu'est un lien hypertexte, et comment en créer, tout ça.

Si jamais vous savez ce que c'est, passez votre chemin, mais si vous aussi, vous êtes une cloche en informatique, cet édito est pour vous.

Un lien hypertexte (ou « hyperlien Â»), c'est ça. Là, si vous avez cliqué sur le « Ã§a Â», ça vous a emmené(e) sur une page où il y a la définition (si vous ne l'avez pas fait, allez-y, ce n'est pas trop tard, ça n'a bousillé qu'un peu de suspense). Vous aurez remarqué qu'il y avait des liens hypertexte dans ladite définition, c'est marrant, hein ? Vous l'aurez remarqué parce qu'il y avait des mots dans une couleur différente. On peut aussi les mettre en valeur grâce à l'italique, au gras, ou au souligné (comme sur cette page). Ou vous mélangez tout ça, et vous mettez de la couleur, et là, ça pète !

Mais je sais pas le faire.

Bonne semaine.

 

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Vermot, le 25/01/16

 

Putain de bordel de merde! Je n'arrive pas à régler le thermostat de ce putain de radiateur électrique. Soit je me les gèle, soit j'ai l'impression de vivre dans un putain de hammam.

Le bordel est gradué de 1 à 6 avec un gros bouton en plastique à moitié fondu, ce qui en ferait un engin de compétition dans les rebus la boutique Emmaüs. Position quatre, j'ai les glaouis qui font des castagnettes, position cinq  j'ai les joyeuses qui suintent. J'ai bien pensé a régler la bécane sur quatre-et-demi, mais ces incapables de concepteurs Taïwanais ne savent pas faire dans la demi-mesure.

J'ai la haine, putain je suis vénère! Et le premier qui me dit que j'emploie un peu trop souvent "putain", je lui verse 75cl d'acide chlorhydrique dans l'anus avec un putain entonnoir.

Putain, la vie c'est de la merde!

 

J'ai froid!

 

Vermot

Hank, le 18/01/16 :

                                                                                                                          

                                                                                                     

      Ce matin dans le RER, je me retrouve à côté de deux jeunes gilets jaunes de la RATP. Tu vois c’est les mecs relou qui te disent aux heures de pointe que tu dois laisser les gens descendre du train avant de te précipiter pour gratter une place. Ils te rappellent comment te comporter quand tu es trop crevé pour penser aux autres. Notre société produit que des fatigués, c’est pour ça que tout le monde pense qu’à sa gueule ici.

      Ils discutent. Je tends l’oreille parce que merde j’ai pas mon casque audio, en rade depuis la semaine dernière, et que je m’emmerde sec.

« Il est décédé à quel âge ? Â» demande un grand rebeu.

« Le jour de ses 32 ans, j’te jure Â» lui répond un petit noir.

« C’est la vie Â» philosophe le grand rebeu.

     Un instant de silence entre les deux. Je sens que le grand rebeu veut approfondir sa réflexion alors il questionne tous azimuts.

« Il avait des enfants ? Â»

« Il faisait quoi dans la vie ? Â»

« Il était cool ? Â»

Il essaye d’humaniser le mort. Je vous passe les réponses. On s’en tamponne. La fin retient mon attention.

« Il est mort de quoi ? Â»

« Un AVC Â»

« Dur ça peut arriver à n’importe qui, n’importe quand Â»

     Le rebeu ça à l’air de le secouer cette révélation. De le foutre en l’air. Il conclut après quelques minutes :

« Tu vois ça sert à rien de s’investir dans la vie, de faire des choses, on s’en fout. On va tous partir. Regarde tous les jeunes morts pendant les attentats. Notre vie elle sert à rien quand t’y penses.»

Le renoi opine du chef. Le rebeu s’isole dans son silence.

     Ça va être une bonne semaine.

 

SlipSaleBlog fait slip neuf !

 

Le 11/01/2016

 

            L’équipe de SlipSaleBlog est heureuse de vous annoncer ses évolutions bien crades. Pas d’inquiétude, l’apparence dégueulasse ne change pas, on a juste renforcé l’aspect communautaire du site.

            Tu peux désormais nous suivre sur les réseaux sociaux (Facebook et Twitter) et t’inscrire à la Newsletter aisément sur la page d’accueil.

            Chaque article peut être partagé sur Facebook et twitter grâce à un petit bouton judicieusement placé sous le titre de nos salissures.     

            Un nouvel espace de liberté pour toi lecteur est introduit dans chacune de nos saloperies. Il est fortement recommandé de nous y insulter.

            Et enfin, l’équipe n’est pas peu fière de vous présenter une nouvelle rubrique au nom original : l’éditocrade. Un média sans édito c’est ringard. On pouvait plus continuer comme ça. Un par semaine. Publié le lundi. On vous impose nos humeurs sur tout et n’importe quoi. Comme dans les vrais journaux.

On rentre dans le moule.

Bolloré vient nous racheter,

on a besoin de boules.

 

Affreusement,

  

L’équipe SlipSaleBlog

Von Strauss, le 16/01/2018

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Hank, il est sympa. La semaine dernière, j'ai officiellement annoncé à l'équipe que je déménageais, et que, d'une part, il me fallait accomplir diverses démarches qui m'empêcheraient d'alimenter le SlipSaleBlog (faire un double des clefs de mon nouvel appartement pour Vermot, notre chef, transférer ma connexion internet, mon contrat d'électricité, faire mes cartons, etc.) et, d'autre part, il me fallait des bras pour m'aider. Hank, donc, a convaincu Vermot que l'équipe du SlipSaleBlog pourrait contribuer à ce déménagement, ce que le patron a accepté.

 

Le Mec de l'Underground, c'est pas de bol, s'est fait un tour de reins, mais était d'accord pour boire une ou deux bières après l'effort, histoire de nous soutenir. C'est un sacré pote, le Mec de l'Underground !

 

La Moustache a décrété qu'elle ne pourrait pas nous aider, qu'elle n'était qu'une « faible femme ».

 

« Ben toi, t'es une « faible femme » quand il s'agit de porter des cartons, lui a dit Spitzgartner, mais quand il faut casser les couilles, t'es pas petits bras ! »

 

Spitzgartner s'est donc naturellement retrouvé marqué du sceau de l’infamie, puisque la Moustache a « #balancé son porc » sur touiteur dans les 5 minutes (il a trouvé le moyen de se défaire de se touito-réputation en faisant supprimer notre présence sur le réseau social après avoir publié des trucs limites qui ont suffi à ce qu'on se fasse signaler, le malin).

 

Il était quand même présent pour m'aider, avec Big Turd, dès 8h le samedi matin. Hank arriva vers midi, dans sa Lincoln avec chauffeur, accompagné de Vermot. Il portait une ceinture de bricolage avec une poche pour les clous et les vis, un mètre enroulé, un marteau et une perceuse qui pendouillaient sur le côté. La ceinture était sanglée par-dessus son costume Cerruti à 500 balles qu'il porte pour traîner chez lui, ce qui lui faisait une sacrée allure. Il a également sorti d'un des rangements un carnet et un stylo Mont Blanc, pour ne pas perdre une miette de comment se déroule pareil événement (non pas qu'il n'ait jamais déménagé, mais lui embauche des professionnels pour le faire à sa place).

 

Vermot donnait les consignes pour remplir le fourgon loué, parce que, selon lui, « s'il y a personne pour organiser et diriger, on s'en sort pas, de ces trucs-là ! ». J'avais l'impression qu'on s'en sortait pas mal avant qu'il arrive, mais on l'a laissé faire.

Spitzgartner et moi descendions la machine à laver (Big Turd nous avait aidés pour tous les trucs lourds avant mais il ne pouvait pas, éthiquement, nous aider pour un truc lié à l'hygiène) quand Hank apparut au milieu de l'escalier.

 

« Casse-toi, bordel ! C'est lourd ! »

 

Mais Hank était émerveillé de voir des gens travailler, il n'entendait pas Spitzgartner, et prenait des notes à une vitesse folle. Spitzgartner, ça l'a gonflé, il a laissé tomber la machine sur le pied de Hank. Le lave-linge et notre sociologue ont tous les deux roulé dans l'escalier sur quasiment un étage. Hank avait pris un sérieux coup sur le crâne et s'est mis en tête de se soigner avec les moyens dont il disposait à sa ceinture. Spitzgartner décida que c'était très bien comme ça, on pourrait poursuivre tranquillement, mais j'ai quand même dû intervenir quand Hank a sorti la perceuse pour s'appuyer là où ça lui faisait mal.

 

Pendant ce temps, Vermot constatait que les travaux n'avançaient plus, il a alors décidé de s'y mettre. Quand Spitzgartner et moi sommes arrivés sur le trottoir, Big Turd poussait le diable (loué gratuitement avec le camion, y avait une promo), sur lequel se tenait Vermot, un carton à la main et l'air noble des grands dirigeants de ce monde.

C'était le dernier carton.

 

J'ai réussi à congédier la SlipSaleTeam en les persuadant que je terminerais seul, j'ai appelé 2 ou 3 vrai-e-s ami-e-s, et on a déchargé le fourgon.

Le Mec de l'Underground a débarqué à ce moment pour boire une bière, et la journée était finie.

 

C'est fatiguant, les déménagements.

Vermot le 09/01/2017

 

Chronique d’un succès annoncé.

 

Il y a trois ans presque jour pour jour était organisé le plus magnifique buzz éditorial de l’histoire de la presse française.

 

7 janvier 2015 : La rédaction de Charlie Hebdo, journal déclinant et au bord de la faillite, n’hésite pas à faire abattre ses plus mythiques dessinateurs et ses plus talentueux chroniqueurs pour relancer les ventes du journal.

Le procédé ne tarde pas à porter ses fruits car devant un tel sens du sacrifice des millions de Français se ruent dans la rue (rho rho rho « se ruent dans la rue »…) pour exiger un exemplaire du fameux hebdomadaire. Très vite, les kiosques à journaux se retrouvent dévalisés, et il n’est pas rare de voir dans les files d’attente qui s’étirent interminablement devant les magasins de presse de violentes bagarres pour s’arracher les derniers exemplaires. Des chefs d’états et dictateurs étrangers organisent même une manifestation à Paris pour exiger du gouvernement Français des intégrales dédicacées de Cabu et Charb.

Le pays est au bord du gouffre. Des Kiosquiers sont roués de coups, des millions des Français sont pris de violentes crises de démence et d’hallucination et crient à qui veulent les entendre « Je suis Charlie ! ». Qui est ce Charlie ? Le mystère reste entier.

Devant le chaos qui s’installe et menace la stabilité du pays, le gouvernement Français et son charismatique président prend les choses en main. Des milliards d’euros sont débloqués et l’imprimerie nationale est réquisitionnée afin de permettre à l’humanité entière de se procurer un exemplaire de Charlie Hebdo. Des millions d’exemplaires sont imprimés, des millions d’exemplaires sont vendus, la France retrouve enfin son apathie légendaire qui fait le bonheur de ses dirigeants. Charlie Hebdo est sauvé !

Le SlipSaleBlog, qui n’est pas en manque de bonnes idées pour faire décoller le nombre de ses lecteurs, a donc décidé de surfer sur la vague sanglante de Charlie Hebdo et de vous proposer une semaine hommage. Des textes, des dessins, des photomontages dans la plus pure tradition du SlipSaleBlog.

 

Ps : Si le nombre de nos lecteurs ne devaient pas péter le plafond dans les prochains jours malgré cette semaine hommage pleine de drôlerie, nous nous verrions dans l’obligation de commencer à abattre nos plus talentueux auteurs. Je précise que nous commencerions bien évidemment par dégommer ce cher Big Turd qui est et restera une honte pour l’humanité malgré son talent indéniable de conteur.

Spitzgartner, le 01/01/2018

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Paris, Porte de Saint-Cloud.

«    -  Héloïse, que faites-vous ?
- Je danse Charles, je danse…
- C’est bien bath tout ça et drôlement divertissant ! Je vais danser avec vous !
- Faites Charles, faites…
- Allez-y, montrez-moi donc !
- Eh bien, suivez-moi… Mettez donc un pied en avant comme ceci, l’autre en arrière… Faites des moulinets avec votre main droite, le nez en… mais non Charles ! Non !
- Quoi donc, Héloïse ?
- Le pied gauche d’abord et la jambe droite ensuite, voilà, comme ceci, avant de tourner dans le sens inverse des aiguilles de la pendule de Foucault.
- Comme ça ?
- Charles …
- Quoi donc, Héloïse ?
- Vous ne dansez pas, vous faites une blanquette de veau… Posez cette casserole et concentrez-vous ! Reprenons… Et 5, 6 et 7 et 8…
- Et 20, 6, et 42 et 769…
- Mais non ! Non ! Mais, je… Non, non, non et non ! C’est pourtant simple ! Le rythme, c’est « 5, 6 et 7 et 8 »…
- 5, 6, et 7 et 8…
- Posez cette calculatrice.
- Mais …
- A quel moment ai-je mentionné que la calculatrice était autorisée ?
- Je croyais que …
- Taisez-vous ! Donnez-moi votre carnet de correspondance. Je convoquerai vos parents. Vous avez d’ores et déjà 0. Reprenons. 5, 6 et 7 et 8.
- Comme ça ?
- C’est mieux, Charles.
- 10, 9, 8…
- Héloïse, je crois que les voisins sont en train de danser !
- … 7, 6, 5, 4…
- Vous m’ennuyez, Charles… Vous m’ennuyez…
- … 3, 2, 1…
- Quoi donc, Héloïse ?
- BONNE ANNÉE !!
- Fichtre… Avec vos sottises, j’en avais même oublié le pourquoi de mon agitation…
- BONNE SANTÉ !!
- Le pourquoi de votre agitation ?
- VIVE LE QUÉBEC LIBRE !
- Mais oui, Charles… Nous fêtions la Saint-Sylvestre…
- C’était donc un sapin dans le salon et non un basilic…
- Je me disais bien que les pâtes de ce midi avaient un drôle de goût…
- … et cet animal mort, dans la cuisine, ce n’était pas notre fille…
- C’était une dinde, enfin, Charles…
- Vous êtes sure qu’il s’agissait de notre fille ?
- Vous me tuerez, Charles, vous me tuerez. Bref, quoi qu’il en soit, je vous souhaite une excellente année 2016.
- 2018…
- 2016 !
- Non, regardez ma calculatrice : 2017 +1 = 2018.
- La technologie a du bon, parfois…
- Je vous aime Héloïse.
- Moi aussi, Charles. Je suis exténuée. Je vais me coucher.
- Bonne nuit, Héloïse.
- Bonne nuit, Charles.
- …
- …
- Et 20, 6, et 42 et 769… ».

https://www.youtube.com/watch?v=iSo34TaTMFw

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Hank, le 25/12/17

 

Putain de merde, c’est noël !

Et 2018 qui se cache pas loin derrière !

 

Et moi, seul dans ma piaule, à m’emmerder as fuck. Je suis tout excité en plus et personne pour s’occuper de moi. J’ai rien d’autre à faire alors je vais me branler. Je t’avoue que j’ai trop pas envie de la vidéo basique et mal filmée d’une meuf se faisant dégommer l’arrière-train par un mec trop bien monté. Je veux du fun. Me voilà donc à la recherche du plaisir sur le net.

 

J’ai commencé par zieuter une camgirl. Je rapproche le sopalin de mon ordi et je me lance un petit show random. Je kiffe direct. Apparaît sur mon écran 24 pouces une jeune femme habillée en mère noël. Faut la voir se foutre dans la chatte un petit vibro qui s’active à chaque fois que tu lui donnes du blé. Les mecs, derrière leurs écrans, ils balancent leurs salaires du mois juste pour voir la meuf faire semblant de jouir. Au bout d’un moment, la belle se fout à poil et se trémousse au rythme de la musique, léchant des plugs aux formes toujours plus improbables. Je ne vais pas te raconter des salades, moi aussi j’avais envie de foutre en l’air mon PEL juste pour qu’elle gémisse un peu plus fort ou, pourquoi pas, avoir le droit à un show privé. J’ai des ancêtres auvergnats alors j’ai pas lâché un centime.

 

Au bout d’un moment, c’était un peu redondant alors j’ai cherché du streaming pour me finir et je suis tombé par hasard sur un site qui recense les pires vidéos porno du web. Une sorte de bêtisier du cul. Un truc bien hardcore que même les spécialistes de l’underground ne connaissent pas. Slate, en 2013, l’avait classé dans les 10 sites internet à éviter. On se demande d’ailleurs pourquoi faire un article là-dessus, sinon pour lui faire de la pub, mais bref passons. Je ne suis pas aussi con qu’eux, je ne vais pas vous fournir l’URL de la page. Je me retrouve donc sur efukt et en effet, t’as bien le droit au pire WTF masturbatoire : entre un mec qui se casse un pot en verre dans le cul par accident, des sodomies douloureuses, des mecs qui bandent pas, des filles franchement dégoutées de se faire baiser et des moments totalement awkward dans les coulisses de certaines productions pornos. C’est parfois bien fendard mais, faut bien le reconnaitre, souvent violent, raciste et sexiste. Une compilation que tout ce que la culture du viol peut faire de meilleur. Le site idéal pour passer de bonnes fêtes.

 

Finalement je me suis branlé sur ça.

 

Bonnes fêtes à tous !

 

Von Strauss, le 18/12/17

 

Lorsque noël point à l'horizon du calendrier, la chaleur de l'âtre se voit suppléée par le bonheur des familles, ravies de se retrouver en bandes organisées pour arracher le papier autour des paquets, la chair autour de la dinde, un sourire aux petiots et une larme à mémé, le tout permis par le treizième mois et les congés de fin d'année. Les gamins sont aux anges, donc les adultes z'aussi, et n'est-ce pas tout ce qui compte ?

J'envie secrètement ces moments que l'on passe avec ses proches, mais je n'y ai pas droit : je suis rédacteur pour le SlipSaleBlog.

 

Notre chef, Vermot, a lu dans des articles citant de vagues études en management que, pour qu'une équipe fonctionne bien, il faut qu'elle soit sous pression. C'est ainsi qu'il nous refuse de visiter nos familles, et nous oblige à passer noël entre nous. Vu comme ça, on peut se dire que ça peut être marrant, les fêtes entre amis, c'est d'ailleurs ce que je m'étais dit au début, mais au bout de 3 ans, je commence à connaître le refrain.

 

Cette année, c'est encore moi qui accueille les potes (Big Turd l'a fait une année, merci bien l'hygiène ; Spitzgartner, c'est trop petit chez lui ; Hank a « peur de salir », ses « pauvres domestiques, ça leur fait des heures sup', et c'est qui qui les paye ? », aime philosopher notre intellectuel ; Vermot refuse de nous accueillir, ça nuirait à son autorité ; La Moustache aussi, elle n'est « pas une maîtresse de maison » ; Le Mec de L'Underground a une dérogation pour voir sa famille, je ne sais pas comment il l'a obtenue ; quant à Dan Canires, je crois qu'il n'existe pas et est une invention de Spitzgartner, personne ne l'a jamais vu à part lui), bref, j'accueille, disais-je, et je sais déjà comment ça va se passer : Spitzgartner va arriver à l'heure, déjà bien éméché, et commencera à dire du mal d'un-e population / minorité / genre / religion / orientation sexuelle qui aura fait l'actualité récente, en attendant Hank pour en découdre.

 

Big Turd m'a proposé d'apporter le dessert, j'aurais pas dû accepter, puisqu'il l'avait déjà proposé l'année dernière et avait proclamé, hilare, dès son entrée, brandissant un immense étron : « Les gars, j'ai pris la bûche ! ». La Moustache n'avait pas franchement apprécié le « les gars » de sa phrase, et est parvenue à esquiver le réveillon de cette année en menaçant Vermot de l'envoyer au Prud'hommes s'il l'obligeait à devoir supporter les réflexions misogynes de ses collègues. Bien joué de sa part...

 

Hank arrivera certainement avec une heure de retard, les bouchons de Neuilly à chez moi le soir de noël, c'est quelque chose, et Vermot, qui refuse d'attendre qui que ce soit puisque ça ne convient pas à son rang de leader suprême, arrivera peu de temps après.

 

Au milieu de l'apéritif, j'irai surveiller la cuisson du rôti - patates - asperges au lard et, en revenant, je sais très bien que Spitzgartner sera monté sur Hank pour lui foutre une mandale parce que ce dernier aura dit que les homosexuel-le-s ne devraient pas être stigmatisé-e-s, ou les noir-e-s montré-e-s du doigt pour je ne sais quelle raison. Là, Vermot tentera de calmer le jeu en menaçant de couper l'abonnement à « minute » de Spitzgartner, ou celui au « picsou magazine » de Hank s'ils n'arrêtaient pas immédiatement de se battre, ce à quoi répondra notre philosophe local, la pommette éclatée et un sanglot pathétique dans la voix : « C'est lui qu'a commencé ! »

 

Le stress lié aux accès de violence de Spitzgartner et Hank aura des conséquences désastreuses sur le transit de Big Turd, qui lâchera des pets immondes, gâchant le goût de mon plat. Hank en profitera pour me faire remarquer qu'une formation en œnologie ne serait pas un luxe au regard du choix douteux de mes vins, alors que Spitzgartner en aura encore vidé trois bouteilles avant le dessert (que nous ne mangerons pas, de toute façon).

 

Vermot, pendant le digestif, fera un discours enflammé pour dire tout le bien de nos valeureux actionnaires (Hank et lui), Hank tapera dans ses mains, Spitzgartner tapera Hank, Big Turd tapera le numéro d'un taxi et je me taperai la vaisselle.

 

Mes invités s'en iront alors, en précisant les derniers préparatifs pour le nouvel an que nous passerons chez moi.

 

Vivement janvier.

Hank, le 13-02-2018

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Samedi 10 février, j’étais à la journée « Enracinons l’avenir » organisée à la ZAD de Notre-Dame-des-Landes pour célébrer l’abandon du projet d’aéroport et réfléchir à la suite à donner au mouvement.

Je suis tombé sur l’évènement un peu par hasard en parcourant le net. Je me suis dit que ce n’était pas une mauvaise idée d’aller zieuter ce qu’il se passait du côté des alternatifs.

Pour l’occasion, ils ont affrété des cars qui sont partis de Nation le vendredi 9 février à minuit. Je me suis posé au bar Le Dalou, me suis jeté deux pintes dans le gosier et je suis parti visiter le territoire perdu de la République française.

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Pendant le trajet, je pensais être entouré de jeunes punks sans chien, de clodos et de paumés bariolés et que je picolerai toute la nuit en chantant des chansons le poing fièrement levé. Pas du tout. Mes compagnons de route, c’était des vieux activistes, des jeunes couples et quelques groupes de potes bien sages. Du bobo bien blanc et bien friqué, comme moi. Pour te raconter à quel point je me suis bien marré, le mec à côté de moi, un jeune économiste qui passe ses journées à faire des simulations économiques en prenant en compte le scénario optimiste du GIEC sur la question du réchauffement climatique, n’arrêtait pas de me dire qu’on était dans la mouisse.

Au bout de 30 minutes, tout le monde pionçaient à par moi. Je me suis mis à binge watching des séries à défaut de binge drinking de la bière.

 

J’avais du mal à ouvrir mes paupières, quand nous sommes arrivés, à 5h50 précisément, à NDDL. Un vieux à la moustache grisâtre est venu nous faire un petit discours de bienvenu. Il nous a rappelé que la lutte continue à la ZAD pour combattre le remembrement agricole, l’agriculture intensive, la monoculture, l’expropriation des squatteurs etc. Bref, l’objectif est de façonner un mode de vie plus respectueux de l’environnement et bien loin de préoccupation de rentabilité des méchants capitalistes. Début mars, ils sont invités à négocier avec l’État pour récupérer les terres. Parait que la préfète est ouverte au dialogue. Plus important, il nous apprend que le café sera prêt dans une heure. Je referme mes paupières.

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La pénombre se lève péniblement et je décide de m’aventurer seul dans le bocage, loin de cette agitation politisée.

C’est en parcourant ces magnifiques contrées vertes et boueuses que j’ai pris conscience de la longue lutte dont ces paysages avait été témoin. Deux logiques se sont affrontées sur ces terres : la logique du développement économique d’une région contre la logique d’un développement adapté à la sauvegarde d’un écosystème unique. Deux échelles géographiques qui s’entrechoquent violemment. Le local a pour le moment gagné…mais pour combien de temps ?

 

A midi, je me bouffe mon sandwich Sodebo alors qu’autour de moi on me propose des crêpes, des pizzas,  de la bouffe vegan, le tout bio et sans prix fixe. Oui tu m’as bien compris, tu pouvais donner ce que tu voulais. En bon enculé, j’ai donné 20 centimes pour une bonne crêpe au chocolat maison : ma contribution à la lutte.

 

L’aprèm, c’était le grand défilé. Après des discours où des intervenants nous ont rappelé les luttes en cours, nous avons gambadés sur les routes, en tintamarre, certains déguisés, d’autres, comme moi, en simple habit de civil.

Un hélicoptère de la gendarmerie a tourné au dessus de nos têtes toute l’après-midi. A croire qu’on va tous être fiché S.

Le soir, ils ont brulé un avion en bois, tout un symbole, mais je suis trop occupé à siroter une blonde pour y assister.

Dans cette cohue, j’aperçois une journaliste qui essaie visiblement de faire une prise pour raconter la journée. Un mec inquiet lui demande quel média elle représente - France 3 qu’elle dit - pas BFM ? Insiste l’autre. La méfiance vis-à-vis du quatrième pouvoir est palpable.

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Avant de me barrer, J’ai quand même pu rencontrer un vrai zadiste qui vit dans une cabane malgré l’humidité et le froid. Il est un peu ennuyé car un de leur abri de fortune vient de cramer, la faute à un radiateur électrique d’après les premiers éléments de l’enquête. L’organisation de la journée avait l’air de l’avoir épuisé. Il m’a raconté brièvement que la vie ici était enrichissante, un peu à la Thoreau, il n’avait pas besoin de grand-chose pour être bien, mais terriblement frustrante aussi avec des pro-aéroports qui passait dans le coin, parfois, pour jeter un ou deux cocktails molotov sur leur résidence en bois. Je lui demande si les forces de l’ordre ne les enquiquineraient pas aussi un peu. Carrément qu’il s’exclame, ils assiègent jours et nuit la ZAD, sauf aujourd’hui à cause du monde. Il repart comme il est venu, appelé à l’aide pour l’organisation de la soirée.

 

A 17h30, je décampe. Je n’assisterai pas au concert, ni ne ferait la fête toute la nuit avec les zadistes. Le bus me ramène à la capitale.

 

Le lendemain j’entends Marine Le Pen qui accuse le gouvernement de laxisme face à des zadistes armés jusqu’aux dents.

 

En attendant la fin du monde, je reste bien au chaud devant ma télé.

 

Von Strauss, le 25-02-2018

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« Les gars, faut qu'on se renouvelle ! »

C'est avec ces mots que Vermot entama le CDR (pour Comité De Rédaction) hebdomadaire dernier.

« Tu veux qu'on fasse quoi, Majesté (Vermot aime la proximité du tutoiement, et adore les formules qui montrent que c'est lui le chef) ?

_ Dans un premier temps, trouver des idées pour qu'on se renouvelle ! On perd des lecteurs, là !

_ On pourrait sortir des bouquins, dont je serais l'auteur, qui parleraient d'un peu tous les sujets, dans lesquels je mettrais juste ce qu'il faut de cul, et juste ce qu'il faut de références que j'invente, proposa Hank.

_ Je crois que le Chef Vermot aimerait qu'on fasse quelque chose d'utile pour rameuter des lecteurs, pas en perdre plus, le moqua Spitzgarner.

_ Forcément, les gens comme toi n'achètent pas beaucoup de livres, mais... »

 

Il regrettait ses mots, mais c'était trop tard, le poing de Spitzgarner avait ponctué sa phrase.

 

« Ho non, Spitz', dis-je, les frais dentaires de Hank nous coûtent une blinde à chaque fois !

_ C'est pas Mon sujet, les gars, rétorqua Vermot.

_ Ouais, mais comme Hank et toi êtes dispensés de cotisation, Spitzgarner est trop pauvre et Big Turd pousse le vice au point de réussir à tant puer du portefeuille qu'on peut pas toucher à sa thune, c'est toujours pour ma pomme, et y en a marre, et C'EST MON SUJET ! »

 

Putain.

J'ai merdé.

J'ai haussé le ton face au big boss.

Les yeux de Spitzgarner béaient autant que la bouche de Hank (qui ne pouvait plus la fermer suite au crochet assassin qu'il avait ramassé, mais aussi de dégoût devant un tel manque de déférence de ma part), et Big Turd fit dans son froc de surprise.

Vermot, lui, accueillit l'événement avec la sérénité d'un grand meneur d'hommes qui sait affronter une mutinerie dans ses rangs. Il me toisa. J'étais déstabilisé, il le savait :

« Qu'est-ce que je dois faire ? Présenter mes excuses ? Tenir face au chef ? Baisser les yeux ? Bordel, il le sait, il le voit, que je suis en difficulté, il se délecte ! »

Mes pensées se battaient dans une arène sous les yeux de l'Empereur Vermot. Sa mansuétude le fit lever le pouce à l'issue du combat, il semblait avoir apprécié le spectacle.

 

« Tu as le droit de t'exprimer dans Ma rédaction, Je ne t'en veux pas, c'est pourquoi Je te propose une solution pour les frais inhérents à la mauvaise humeur de Spitzgarner sur Hank : on trouve une idée rentable pour le blog, ainsi, tout le monde se paiera, et pourra débourser une partie pour le dentiste. Est-ce que Mon idée te semble juste ?

_ Oh oui, Votre Altesse Sérénissime, sautai-je sur l'occasion, voilà une idée qui me plait ! »

 

C'est dans ce genre de situation que j'admire le boss : il nous rassure, il sait ce qu'il y a de mieux pour tout le monde, et il l'applique !

 

« T'as une semaine pour trouver. Fin de la réunion, conclut Vermot. »

 

Si vous avez des suggestions, faites m'en part, s'il vous plait...

Vermot le 12 février 2018

 

Selon le Larousse (je parle du dictionnaire bande d'incultes trépanés) « l'éditorial (ou édito pour les intimes (ça c'est moi qui le rajoute)) est un article de fond, un commentaire signé ou non qui exprime, selon le cas, l'opinion du journaliste ou celle de la direction ou de la rédaction du journal, de la radio ou de la télévision ».

« Article de fond »... là je me marre !

Le seul fond qu'on vous vend gratuitement ici c'est le gouffre sans fin de notre bêtise, le cul de la bouteille vide de notre intelligence, une tâche marron indélébile sur la page immaculée de la Culture avec un grand Q.

Mon opinion je vais vous la donner moi, et au nom de toute la rédaction encore puisque je suis le patron cette semaine.

 

Hank ! Il est où ton article sur ton soi-disant week-end en immersion à Notre Dame des Landes ? Quand tu arrêteras de sauter tout ce qui bouge et que tu te serviras enfin de ton clavier pour faire autre chose que de visiter des site de cul et des blogs d’extrême droite, tu te mettras peut-être au turbin bordel!

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Von Strauss ! J'en ai assez de te filer du fric pour que tu participes à des master-classes avec Jean Solé (le maître) ! Tu crois qu'on a pas remarqué que tu claquais tous mon biff à boire des coups au Barcarolles au lieu d'aller apprendre à manier un crayon!

 

BigTurd ! C'est pas parce que tu vis dans les Vosges et que je ne peux pas te botter le cul (j'ai dit te botter le cul, pas te l'enfiler, te le lécher ou me tartiner la gueule avec ce qui en sort), c'est pas parce que tu vis dans les Vosges donc et que c'est trop loin pour que je vienne te botter le cul que tu dois te sentir à l’abri de nous rendre du boulot de temps en temps. Elle en est où ta grande encyclopédie du crétinisme Vosgien du néolithique à nos jours ? On attend... Je te préviens, tu peux toujours te brosser le cul pour qu'on t'héberge la prochaine fois que tu viens traîner tes savates à Paname !

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Spitzgartner ! Putain, déjà ce nom « Spitzgartner »... Si Arnold Schwarzenegger n'avait pas réussi dans le business, il y a longtemps qu'on t'aurait rebaptisé avec un nom plus adapté « enfoiré de niqueur de race » ! Toute l'oseille du dernier numéro du SlipSaleMag N°4 est passée dans l'achat d'un putain d'ordinateur portable et d'un abonnement mensuel à photoshop... Ils sont où tes photomontages mec ! Putain j'ai les larmes de rage qui montent là. Moi qui ai mis toute ma confiance en toi, moi qui t'ai sorti de la rue et t'ai fait signer un contrat en or massif après avoir vu ton photomontage sur Audrey Pulvard... tu me fends le cœur !

 

Et Le Zarca là ! On lui met le pied à l'étrier, on le fait grandir et pfuit le mec il disparaît, aussi vite qu'une ligne de coke sur le comptoir de chez Momo. Le mec préfère peut-être la poudre d'un Beigbeder à la piquette d'un Barcarolle... Bon, pour le coup tu as raison mec... Continue comme ça mais tu nous manques.

 

La Moustache ! Mais qu'est ce que tu fous! Maintenant que ta thèse est terminée, tu vas enfin pouvoir passer aux choses sérieuses. T'as le temps maintenant non ?! Alors au taf bordel ! Si t'as pas pondu un truc dans les jours prochains, je te promets qu'on vient foutre le bordel dans un de tes cours à la fac. Tu aimes l'Histoire de l'Art ? On va t'en donner du cubisme dans ta face !

 

Vous êtes tous des branques ! Allez vous faire mettre, j'me casse ! J'vais aller me saouler la gueule au Barcarolle...

Y'en a qui veulent venir ?

HANK, le 21/01/2018

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Laurent ROMEJKO : Suzanne, c'est à vous.

SUZANNE : Consonne.

Laurent ROMEJKO : J.

ANDRE : VOYELLE.

Laurent ROMEJKO : Y.

SUZANNE : Consonne.

Laurent ROMEJKO : D.

ANDRE : VOYELLE.

Laurent ROMEJKO : O.

SUZANNE : Consonne.

Laurent ROMEJKO : Y.

ANDRE : VOYELLE.

Laurent ROMEJKO : 42.

SUZANNE : Consonne.

Laurent ROMEJKO : JOBI.

ANDRE : VOYELLE.

Laurent ROMEJKO : JOBA.

SUZANNE : Consonne.

Laurent ROMEJKO : CADA DIA YO TE QUIERO MAS.

ANDRE : VOYELLE.

Laurent ROMEJKO : NON.

SUZANNE : Consonne.

Laurent ROMEJKO : J.

ANDRE : VOYELLE.

Laurent ROMEJKO : Y.

SUZANNE : Consonne.

Laurent ROMEJKO : J.

ANDRE : VOYELLE.

Laurent ROMEJKO : Voyelle.

ANDRE : D.

Laurent ROMEJKO : Consonne.

SUZANNE : P.

ANDRE : VOYELLE.

SUZANNE : A.

 

Musique d'attente.

Musique d'attente très longue.

 

Après 15 minutes d'attente, une nouvelle musique d'attente. Le studio se transforme en gigantesque boîte de nuit où Laurent Romejko, ivre, harcèle sexuellement une gamine de 63 ans.

 

Laurent ROMEJKO : Suzanne, c'est à vous.

SUZANNE : Consonne.

Laurent ROMEJKO : André ?

ANDRE : 7 lettres.

Laurent ROMEJKO : André, c'est à vous.

ANDRE : Rebelotte.

Arielle MACHIN : Je ne l'ai pas dans mon dictionnaire.

Bertrand RENARD : Moi, si. « Petit animal réincarné en lui même »,

Laurent ROMEJKO : Un peu comme le redauphin de l'Irrawady,

Bertrand RENARD : Un peu.

Laurent ROMEJKO : Et qu'aviez-vous, vous, Suzanne ?

SUZANNE : Une affreuse envie de pisser.

Laurent ROMEJKO : Respectez le téléspectateur, je vous en prie.

SUZANNE : Déso.
Laurent ROMEJKO : C'est donc André qui remporte cette édition des « chiffres et des lettres » par 7 à 0. André, une réaction.

 

André mime la stupéfaction.

 

Laurent ROMEJKO : Suzanne, c'est une larme sur votre visage ?
SUZANNE : Non, Laurent, absolument pas.

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HANK, le 21/01/2018

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Vous n’êtes pas sans savoir que notre compte twitter a été supprimé, récemment, à la suite d’un tweet d’un membre de l’équipe du SlipSale qui préfère garder l’anonymat par peur de représailles.

 

Mais avant de rentrer dans le lard du sujet, rappelons rapidement le contexte.

 

Le 9 janvier commence comme tant d’autres journées barbantes, lorsque soudain, apparait en top tweet, un nom qu’on attendait plus : Xavier Dupont de Ligonnès. Après 7 ans de cavale, qu’est-il devenu ? A t-il été arrêté ? Curieux, nous avons parcouru, fébrile, le flot de tweet le concernant. Nous apprenons alors qu’une opération de police est en cours dans un monastère de Roquebrune-sur-Argens. Un type lui ressemblant vaguement aurait été aperçu dans ledit monastère. Après avoir passé la maison de Dieu au peigne fin, nos courageux policiers repartent sans mettre la main sur notre prestidigitateur killer.

 

A la rédaction, c’est l’euphorie. Faut dire, c’est un peu nôtre héros. Toute l’équipe est convaincu qu’il a charcuté sa famille parce qu’il en avait marre de se taper toutes les manifs pour tous avec ses chiards et de se masturber pendant que sa femme dormait ; il voulait voir le monde, baiser des meufs et picoler de l’absinthe. Et puis faut pas se mentir, c’était un bon moyen pour se barrer sans se farcir de frais d’avocats et de payer de pensions alimentaires.

 

Un surhomme à la sauce nietzschéenne ce Ligonnès.

 

Faut bien reconnaitre que les tweets concernant notre Dupont ne sont pas bien sympathique à son égard. Spitzgartner, ça l’a pas mal énervé et n’écoutant que son cœur, il lâche ce tweet un peu provocateur (Je balance son blaze parce qu’au fond vous saviez tous que c’était lui) :

 

 

 

 

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​La sanction est immédiate. En quelques secondes, nous avons une dizaines de notifications. Un record vu l’audience de notre compte. Les nouvelles sont mauvaises, Spitz a réveillé le traumatisme de la Saint Barthélemy chez les cathos-twittos. Nous sommes signalés en pagaille par des patriotes en colère :​

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Certains, au contraire, crient aux génies ou même tentent de défendre notre position :

 

 

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Malheureusement, ils ne suffisent pas à faire pencher la balance de la liberté d’expression en notre faveur.

Voyant que la Gendarmerie et la Police Nationale sont prises à parties pour châtier l’auteur de ces quelques lignes, Spitzgartner panique et supprime le tweet.

 

Le SlipSale est humilié :

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Cela ne suffira malheureusement pas. Twitter assassine définitivement notre compte dans la soirée du 9 janvier.

 

Quelques jours plus tard, le breton de l’équipe m’a remis ce lien (https://www.breizh-info.com/2018/01/11/86409/scandale-twitter-censure-massivement-utilisateurs-droite) avec ce petit mot : « Putain, on s’est fait dégager parce qu’on est de droite »

« Mais qu’est-ce que tu fous sur un site d’extrême droite identitaire ? » que je lui réponds.

« Défendre mon identité, ça fait de moi un facho ? »

S’ensuivit un débat qui aurait pu faire rougir Wauquiez mais que je ne retranscrirai pas.

 

Après réflexion, ce n’est pas une surprise : quand on défend un homme qui a une particule dans son nom de famille, il est normal que notre place sur l’échiquier politique soit dévoilée.

Vous savez tout maintenant.

On est de droite. Une droite anti-catholique et bien libérale sur les mœurs et pour l’indépendance de la Bretagne faut croire. On doit être des libertariens qui s’ignorent.

 

N’hésitez pas à rester à l’affut sur notre nouveau compte : @Slipsaleblog1

Il est fort possible que Spitzgartner récidive.

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