J’étais toute mouillée…
- La Moustache
- 3 avr. 2016
- 4 min de lecture

Putain, c’qu’il a plu ! Je vous la fais courte parce que j’ai pas l’temps (ou l’talent) et puis je considère que rien ne vaut le factuel.
Jeudi 31 mars, le SlipSaleBlog (presque) au complet a participé à l’effort collectif en allant à la manifestation parisienne (cf photo). Hank nous a planté, sous prétexte d’avoir trop de boulot (je rappelle que le mec est fonctionnaire). Von Strauss a envoyé un recommandé à Pôle Emploi pour les prévenir de sa décision et demander la supression d’une journée d’ARE. Le reste d’entre nous a suivi son exemple et a courageusement fait grève (ça veut quand même dire qu’on a perdu 72€ de salaire – tarif forfaitaire dans la fonction publique –, c’est pas rien : ça fait environ 14 bières et 1 demi chez Momo) ! Vermot a quitté son bahut après avoir recouvert de stickers le pilier de droite du 2ème étage. Spitzgartner et moi en faisant un petit signe de la main, fiers d’abandonner nos collègues en pleine crise, mais rageux de voir leur connerie (l’une d’entre eux a quand même décidé de venir en renfort exceptionnel pour pallier notre absence ; cette conne avait envie de représenter le service minimum quoi, pire que la RATP !).
On a pris le chemin de la place d’Italie après avoir longtemps débattu sur le syndicat avec lequel on allait défiler et sans prendre aucune décision (ni même la décision de ne pas prendre de décision). Vermot avait prévu son stock de stickers à distribuer, son parapluie et le mec pour tenir son parapluie. Von Strauss s’était coupé les quelques cheveux qui survivent au sommet de son crâne, ou plutôt sur les côtés, histoire de se faire beau pour l’occasion (ou peut-être que ça n’a rien à voir, mais j’ai envie de croire que c’était pour nous !). Lui aussi avait prévu la tenue adéquate contre la pluie : les gants, les doubles chaussettes, le bonnet, le parapluie de Vermot et les chaussures en toiles. Spitzgartner avait ressorti son bonnet rouge et a indignement défilé avec un bouquin de Roger Nimier dans la poche arrière de son pantalon. Allez savoir pourquoi, ce truc n’a pas pris une goutte d’eau ! Alors que mon bouquin, bien au chaud dans mon sac à main de fille, était trempé. Il doit sans doute y avoir quelque chose à déduire du postérieur de Spitzgartner… De mon côté, j’étais intégralement vêtue de rouge et de noir – pas parce que je voue une passion infinie à Stendhal ou Jeanne Mas (quoique), mais parce que ma mère m’a appris qu’il ne fallait jamais excéder deux couleurs dans sa tenue vestimentaire –, ce que j’ai bien regretté quand on m’a associée à la CGT à mon arrivée (le rouge, bordel !). Enfin, y avait Bibiche, avec sa célèbre parka-canards et ses nouveaux ch’veux rouges qui lui donnent un joli air de Bretonne en colère (parce que Bibiche est née à Plouarzel. Enfin, pas vraiment, elle est née au Japon mais vous avez compris, quoi).
Voilà. Ça, c’était pour camper les personnages. La scène démarre Place d’Italie, mais ça, vous le savez. Pour le reste, ben… on a marché. Marché sous la pluie, pendant 3 heures jusqu’à Nation, de 14h30 à 17h (Ah non, ça fait que 2h30… et j’crois même qu’on a fini plus tôt ?). On a commencé en fin de peloton avec Bibiche et Spitzgartner et comme on n’avait pas envie de défiler avec la CGT qui fermait la manif, on a tracé. En cours de route, on a retrouvé Vermot qui distribuait ses stickers et Von Strauss qui le regardait en tenant le parapluie. On les a aidés à terminer la distribution – enfin, Von Strauss a continué de tenir le parapluie, Bibiche et moi on a regardé mais Spitzgartner s’est donné corps et âme pour l’aider (même qu’il nous a perdu pendant un petit moment). Et puis, on a repris notre route, en traçant pour se dégager de la CGT. On s’est même pris des regards méchants de la part de FO qui nous croyaient chez l’ennemi (putain d’écharpe rouge) et nous ont lancé : « Rejoignez FO, c’est mieux ! ». Mais bon, on n’est pas tombé dans l’panneau ! D’ailleurs, ma chef de service est chez FO et est l’incarnation humaine de l’enflure ! La syndicaliste dans toute sa splendeur qui ne défend que sa tronche et écrase les autres au passage (sans mauvaise blague sur ses 110 kilos). Il paraît même – mais c’est un mec de la CGT qui nous l’a dit… – que leur devise, c’est « diviser pour mieux régner ». Bref, en cours de route, avec Bibiche, on a perdu la partie mâle du groupe mais ça ne nous a pas démotivé. On a continué de tracer parce que c’est dingue ce qu’ils étaient surprésents les mecs de la CGT ! On en a eu tellement marre qu’on a même commencé à parler de créer notre propre syndicat (pour l’instant, on n’a que le nom, mais c’est prometteur : le CV, pour « Contractuels Vénères »). On a finalement réussi à les semer vers la fin de la manif et on a fini en défilant avec les alter’ d’ATTAC. Pourquoi pas…
Arrivées à Nation, on a retrouvé les mecs du SlipSaleBlog et on a tous claudiqué chez Momo pour se réchauffer et débriefer autour d’un chocolat chaud agrémenté de chips (Momo est très fort sur les associations de saveurs). En parlant, on est à peu près tous tombés d’accord : Putain, c’qu’il a plu !
Comments