Le libertinage suite et fin
- Hank
- 29 mars 2016
- 7 min de lecture
Testé sur la moustache
Samedi soir. Il est bientôt minuit. Nous sommes à quelques mètres de l’entrée du club libertin. J’ai l’estomac noué, la gorge sèche et les mains tremblantes. On passe une première fois devant, sans s’arrêter. J’oblige ma compagne à me suivre jusqu’au coin de la rue. Elle me demande pourquoi je me débine. Je lui explique qu’ils me laisseront jamais rentrer avec mon jean/basket style. Elle se moque gentiment de moi et de mon excuse bidon. Avec sa mini-jupe, on est sur d’être acceptés dans le plus select des clubs, m’assure-t-elle. Son aplomb me redonne du courage. Elle m’intime de la suivre jusqu’à l’entrée du club. Putain, je ne pensais pas être le couard du couple.
Épisode 2 : Première fois
Phase 1 : la visite du club
On est accueilli par un grand type en smoking, le visage dissimulé derrière un masque vénitien, la peau bronzé, un peu bodybuildé, tout à fait charmant selon ma moitié. Il a l’air tout droit sorti du casting d’Eyes Wide Shut de Kubrick. Il nous dirige vers le vestiaire et nous demande si c’est notre première fois. C’est presque avec honte que je lui dis oui. J’ai l’impression d’être un foutu gamin à qui on explique comment devenir adulte. Il nous confie que c’est un club comme un autre, excepté qu’on peut y explorer sa propre sexualité à l’intérieur. Sans déconner, j’ai envie de lui répondre. On lui donne nos vestes et on nous offre une flûte de champagne en guise de bienvenue. Je scrute les alentours et je m’aperçois que les cinquantenaires sont bien représentés dans la salle. Si c’est la moyenne d’âge du club, on va pas y rester longtemps. C’est pas des pauvres en plus, je parie qu’ils ont tous une putain de rolex au poignet. Je me suis jamais senti à l’aise dans les lieux trop classes, entouré d’enculés friqués. J’ai l’impression d’être un nabab qui vient culbuter la pauvresse qui n’a plus que son cul pour survivre. Je fais part de mon malaise à ma moitié. Elle me dit de finir mon verre et de me détendre. Son calme m’impressionne. À l’intérieur, je suis tout paniqué.
Une fois nos flûtes vidées, nous décidons d’explorer les lieux. En sortant du bar, deux choix s’offrent à nous : soit aller tout droit et passer derrière un rideau en velours mauve, soit descendre un petit escalier. Nous optons pour l’escalier, attirés par la musique qui s’en échappe. Celui-ci débouche sur une petite piste de danse avec en son centre une barre de pôle dance. Au milieu, un DJ mixe les tubes du moment. Jusque-là, tout a l’air normal. On danse un peu, on s’embrasse comme on le ferait dans n’importe quel club. Ma copine décide d’aller visiter la salle à côté de la piste. Et là mon ami, je te cache pas que, même préparé, c’est un choc. La musique n’arrive même pas à couvrir le son des gémissements et des bruits de bassins qui s’entrechoquent. Je regarde, médusé, cette scène que j’avais l’habitude de voir dans mes pornos amateurs. Les corps se fondent et se confondent et les cris de jouissance s’entremêlent dans une cacophonie de plaisir. Mes yeux passent d’un corps à un autre, d’une pénétration à une autre. Une chose me rassure : y’a pas que des vieux couples. Le mec, debout à côté de moi, commence par se faire sucer et ma copine décide d’en faire autant. Elle s’active langoureusement sur ma verge mais je bande difficilement. Je l’attrape par le bras et je lui suggère l’idée d’un autre verre.
Je commande un Long Island et elle un mojito. Elle me demande si ça va. Je lui dit que oui, que tout ça m’excite beaucoup mais que mon corps a besoin de temps pour se faire à tout ça. Il est vrai, lecteur, qu’on n’efface pas 30 ans de conditionnement moral judéo-chrétien en une soirée. Tu te dis que c’est de l’esbroufe, que je dois être complexé. Je crois pas, lecteur, j’ai eu assez d’expériences pour chasser mes névroses adolescentes sur la taille de mon pénis. Je fais, cependant, confiance à l’alcool pour m’aider à abattre les derniers murs de ma dévote vertu et me transformer en « surhomme » nietzschéen.
« Dieu est mort ! » crie mon esprit ; « en es-tu sûr ? », lui répond mon corps.
Ma copine, elle, a l’air bien moins tourmentée.
Phase 2 : le candaulisme
On traverse finalement le rideau mauve. De l’autre côté, des couples se font l’amour, à deux ou à plusieurs, sur des petits canapés de velours. On s’installe confortablement et on commence à se chauffer sagement. Un couple s’arrête devant nous. Ma copine me souffle dans l’oreille qu’elle souhaite les accoster. Je jette un coup d’œil sur la jeune femme. Elle est blonde, fine, élégante dans une robe noire qui laisse apparaître la courbe délicate de ses seins et de ses fesses. J’accepte évidemment. Elle se lève et leur murmure quelque chose. Au bout de quelques secondes, à tour de rôle, ils embrassent ma copine tout en lui caressant son joli postérieur. Ils s’amènent vers moi. Le mec, un vieux beau gosse (la quarantaine), s’occupe de ma copine pendant que moi, j’embrasse la sienne en lui caressant la poitrine. Elle est Russe, avec un charmant accent, très jolie, la trentaine, mais voilà l’ami, je bande pas. C’est bien la première fois que devant une jolie femme, mon sexe ne se durcit pas immédiatement. Je m’excuse pathétiquement. De son côté, ma copine prend son pied. Je l’observe se faire prendre en levrette. Elle me regarde dans les yeux et je lis le plaisir qu’elle prend sur son visage à chaque assaut que donne le quarantenaire. J’aurais dû être jaloux, en colère, mais je ne ressens aucune haine. Bien au contraire. Mon sexe se réveille. Le vieux salopard jouit dans ma copine (et dans la capote) et se retire. Le couple nous dit « au revoir » et ils quittent la pièce. Je lui demande comment c’était. Bizarre et excitant, me confie-t-elle.
Elle me monte dessus et glisse mon sexe dans son vagin. Je bande. Autour de nous, une dizaine de personnes font la même chose que nous.
Phase 3 : l’échangisme
Pendant que ma copine s’agite sur moi, un autre couple passe devant nous et s’installe sur une banquette au fond de la salle. En passant, la jeune femme me regarde droit dans les yeux. Un visage d’ange, une magnifique chevelure brune qui tombe dans le creux de ses reins, je n’ose imaginer le corps de déesse que cache sa robe rouge. C’est à mon tour de choisir un couple et cette fois je compte bien avoir une érection. Je la lâche pas des yeux. Elle se retourne et je vois son regard une nouvelle fois braqué sur moi. Je lui fais signe de venir à côté de nous. Elle glisse un mot dans l’oreille de son conjoint. Un jeune homme lui aussi, la vingtaine également. Ils se lèvent et s’installent près de nous. Son corps est à l’image de son visage : fin et élancé, des seins de taille moyenne parfaitement ronds, un petit cul légèrement rebondi. Je reste stupéfait qu’ils aient accepté mon invitation. Ma copine a l’air également sous le charme de ces deux jeunes personnes. Tout en continuant de bouger son bassin sur mon sexe, elle glisse sa main sous la nuque de la jeune femme et l’embrasse puis son mec s’approche de ma moitié et l’invite à le rejoindre. J’en profite pour m’approcher timidement de cette créature qui correspond parfaitement à tous les canons de la beauté en cours dans notre société. Je lui caresse le visage. Elle s’approche sans complexe et me dépose un doux baiser sur les lèvres. Son mec culbute en levrette ma copine, elle a l’air de prendre son pied. Je suis content. J’essaie de mettre une capote, mais là encore, ma verge a du mal à rester dure. Elle m’aide et me suce un peu. J’aurais dû immédiatement bander mais je n’obtiens qu’une demie molle. J’enfile, quand même, péniblement le préservatif et elle me monte dessus, attrape mon sexe et la glisse délicatement dans son vagin. J’ai une vue imprenable sur ses magnifiques courbes, j’ai l’impression de baiser une œuvre d’art. Le seul hic, c’est que je débande rapidement. Je m’excuse, très frustré de ne pas pouvoir donner de plaisir à cette nymphe. Je lui explique que c’est notre première fois. Elle me rassure et décide de me sucer. À côté, de moi, ma copine gémie sous les coups de butoir du mec. Il bande comme un taureau dans ma meuf. Je l’admire. Il jouit au bout de quelques minutes. Le couple se rhabille et nous quitte en nous souhaitant une bonne fin de soirée.
Ma copine m’avoue qu’au début elle a été un peu jalouse devant la beauté de la jeune femme. Je la rassure en lui expliquant ma débandade. Elle rigole et semble bien déterminer à me faire bander. « Fais-moi jouir avant de partir », m’ordonne-t-elle. Je m’exécute.
Phase finale : Bilan de la soirée
Le lendemain, on est encore tout étonnés de ce qu’on a fait la veille. Tout à fait abasourdis. On fait l’amour toute la journée comme si on l’avait pas déjà assez fait. On communique également beaucoup à propos de notre expérience. Ma moitié est satisfaite de sa soirée et n’aurait jamais imaginé pouvoir faire tout ça. Elle regrette seulement de pas avoir eu un contact intime avec une autre femme. De mon côté, j’ai passé un bon moment aussi, mais je suis frustré d’avoir été incapable de tenir une solide érection. Nous sommes d’accord sur le fait que la jalousie n’a pas sa place dans ce genre de pratique. Nous baisons des corps désincarnés, le plaisir est uniquement physique, il n’y a aucun risque d’attache émotionnelle. Réitèrerons-nous l’expérience ? Pourquoi pas. Mais pas tout de suite.
Je te vois, lecteur, déçu de cette conclusion. Tu aurais aimé que je te décrive une expérience glauque et traumatisante, qui aurait fait voler en éclat mon couple. Tu voulais que je te conforte dans ta vision sacralisée du sexe, dans ta conviction que toute pratique sexuelle qui existe en dehors du couple est forcément destructrice. Que nenni. Cette première fois a été bonne mais n’idéalisons pas les choses outre-mesure. Il s’agit d’une expérience unique et peut être en aurait-il été autrement un autre jour, dans un autre club, avec une autre partenaire ? Peut-être avons-nous eu de la chance ?
Ce que je te conseille si jamais tu veux tenter l’aventure : communiquer et respecter ta partenaire, choisir un club qui n’accepte que les couples, et évacuer tout a priori à propos du sexe.
Jouis bien.
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