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La tête dans les nuages et les pieds dans la merde.

  • Vermot
  • 19 janv. 2016
  • 3 min de lecture

1 - Happy Hour.

Après une pénible semaine de boulot, nous avions décidé d’aller nous défoncer la tête dans un des nombreux bars qui pullulent dans ce quartier de Paris.

Les terrasses grouillaient de monde, comme si tous les habitants de la ville avaient souffert une semaine de merde. Les petits verres du vendredi permettent de supporter l’amertume de l’existence et de faire glisser le caca de la vie dans le conduit déjà encombré par les particules fines.

Nous avions l’embarras du choix : bar à bière, bar à vin, bistrot poisseux, bar lounge, rock, bar à jeune, bar à vieux, bar à putes… bref de quoi galérer un moment avant de nous décider. Nous tombâmes enfin d’accord devant la grande ardoise qui barrait le trottoir : Happy Hour – 18h-20h – mojitos à 6€

L’affaire du siècle !

Tout le monde commanda donc un mojito (sauf Momo qui pris un coca zéro parce que sa religion lui interdisait de se détendre (il y en a toujours un pour niquer l’ambiance).

La serveuse, moche comme un pou qui à la lèpre, rappliqua avec le plateau chargé de verres. Il manquait un cocktail, forcément, et on me désigna pour être celui qui attendrait encore un peu. En plus d’être immonde, la mocheté avait décidément un problème avec les chiffres puisqu’elle avait ramené un coca light à Momo : une boisson de pédé avait-il hurlé.

Mon verre arriva enfin. J’avais une de ces soifs ! Quand j’aspirai le breuvage grâce à la petite paille qui me donnait l’impression de sucer la bite d’un gamin de trois ans, je ne fus pas déçu : je retrouvais ce petit arrière-goût d’eau croupie et de chatte mal lavée qui faisait le charme de ces mojitos d’happy hours. Au comble du bonheur je notais également l’absence totale de rhum ; autre spécialité de la capitale. Tout cela n’avait pas l’air de déranger mes collègues qui sirotaient leurs verres en riant grassement à la blague de cul de Seph.

- Putain ! Ça ne vous dérange pas?! Ils sont dégueu ces mojitos !

- Pas plus, pas moins qu’ailleurs me répondirent-ils

- C’est justement ça le problème : pas plus pas moins qu’ailleurs, j’en ai ma claque de boire de la pisse hors de prix !

J’appelais la serveuse (mon dieu qu’elle était moche !). Je lui tendis mon verre en lui expliquant que j’avais commandé un mojito et que ce breuvage infâme n’en avait ni le goût ni l’odeur. Elle me répondit que si si c’était bien un mojito et que pour une fois elle ne s’était pas trompé. Je lui indiquais que j’avais bien saisi le fait qu’il n’y avait pas eu d’erreur sur la commande mais que ce mojito était dégueulasse et qu’il ne contenait même pas une foutue goutte de rhum. J’avais payé 6€ pour un mojito et je voulais un mojito. Point. Je pris le temps de lui expliquer mon problème une seconde fois car mes mots avaient certainement dû fuir devant tant de laideur et aller se perdre dans le cul du pigeon qui roucoulait sur le trottoir d’en face.

- Je vais voir ce que je peux faire répliqua-t-elle en soufflant.

À son retour elle rapporta que le patron avait mis la dose de rhum règlementaire et qu’il était hors de question de m'offrir une consommation car j’avais déjà bu la moitié de mon verre.

- Écoutez, dis-je avec le calme de celui qui est au bord du pétage de plomb, j’ai payé un putain de mojito alors donnez-moi un PUTAIN DE MOJITO ! Si j’ai bu la moitié de votre pisse de rat tuberculeux c’était dans l’espoir que ma langue s’habitue à cette merde liquide. On a bossé comme des CHIENS toute cette putain de semaine alors laissez les honnêtes gens se bourrer la gueule en paix. Dose règlementaire… Je t’en foutrais de la dose règlementaire ! Ne me fais pas croire que c’est cette PUTE de commission européenne qui vous impose de faire des cocktails au jus de poubelle ! Tu sais ce que tu vas faire ?! Tu vas prendre ton gros cul de moche et aller dire à ton ENCULÉ de patron qu’il ne s’inquiète pas : s’il veut servir de la pisse à ses clients, je m’en charge !

Je me redressai alors d’un bon, baissai ma braguette, sortis mon lardon et me mis à pisser dans les verres et sur les tables alentour.

La terrasse ne fut bientôt plus qu’un cri d’effroi et de dégout. Je n’avais pas pissé de la journée et tout le monde eu droit à sa part de cocktail maison.

Inutile de dire que je fus éjecté manu militari du bistro sous les insultes du patron, de sa blanche neige et du syndicat des clients mécontents.

Putain, j’avais une de ces envies de pisser !

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